Oh là pied tendre ! Gare ton cheval devant le saloon et vient tailler la bavette avec moi autour d’un bon whiskey frelaté, histoire que je te parle du nouveau MOLLY HATCHET. Mais si tu sais, MOLLY HATCHET le plus hard-rock des groupes de rock sudiste, celui qui s'est fait connaître avec ses pochettes d’heroic-fantasy signées Frank Frazetta (RIP) qui n’avaient que peu de rapport avec le sujet (mais qui étaient nettement plus cool) et qui ne compte aujourd’hui plus qu’un seul membre originel (le guitariste Dave Hlubek), les autres ayant depuis longtemps déguerpi ou passé l’arme à gauche. Comment ? Tu n’as jamais osé t’aventurer sur les terres de ces cowboys floridiens ??? Tu as tort pied tendre, car même s’ils n’ont jamais eu le génie d’un LYNYRD SKYNYRD, par rapport à d’autres ténors du genre style MARSHALL TUCKER BAND, qui eux ont toujours eu un peu trop la main lourde niveau influences country, les MOLLY HATCHET, ont à l'inverse toujours fait chauffer les Marshall et été plus proches d’un THIN LIZZY et globalement de la scène hard-rock.

Alors oui, niveau production, le tout reste désespérément ancré dans les années 80. Et à l’image de l’espèce de choucroute plantée sur la tête du gratteux Bobby Ingram, cela sonne parfois un brin plastique, ces vieux de la vieille ayant même laissé quelques notes de synthés qui l’on croirait hélas échappées de 1983 (« Deep Water ») s'aventurer ici et là. Et que dire de ces deux ballades, dont ce « Fly On Wings Of Angels » partant pourtant d’un bon fond (car dédiée à la fille de sept ans d’une fan de longue date assassinée l’an dernier) mais sirupeuse à souhait et qui abattrait sans somation un diabétique à dix mètres de distance ?!

Heureusement gamin, un peu à l'image du dernier LYNYRD, il y a malgré tout toujours de quoi tailler dans ce treizième album (vindiou) de belles pièces de steak, avec de beaux morceaux d’Amérique dedans pleins de testostérone : « Nous avons bu et dansé toute la nuit/Et lorsqu’ils ont fini par fermer les lieux/Elle m’a regardé et dit/Je suis prête à rentrer à la maison/Et je ne veux pas le faire seule… Hell yeah ! » (« American Pride »). Et puis tant que nos boys continueront de nous balancer ce genre de duels de guitares qui fait toute la sève du rock sudiste (comme sur le vorace « Vengeance » ou les huit minutes envirantes du morceau-titre), les fans, les vrais, pourront continuer de chevaucher vers l’horizon au soleil couchant l’esprit en paix. Yee-aaaaaah !


Rédigé par : Olivier 'Zoltar' Badin | 14/20 | Nb de lectures : 14576