3 ans après la sortie de leur troisième album, "Passenger", Mnemic fait son retour après avoir tourné partout sur la planète dans des stades en ouverture de Metallica ou dans des clubs à moitié vide comme "Chez Paulette" à Toul il y a quelques semaines.

A croire que ces 3 ans aient été nécessaires au groupe pour se reforger une identité et intégrer complètement leur nouveau vocaliste, Guillaume Bideau, ce dernier ayant pris le relai de Tony Jelencovich (M.A.N.) qui n'avait pas réussi à convaincre suite au départ du premier chanteur du groupe, Michael Bøgballe (Smaxone).

"Sons of the system" est une étape charnière pour le groupe danois, il doit d'un part éviter la redite avec les premiers opus du groupe - trop souvent assimilé à du Meshuggah grand public - et d'autre part convaincre ceux qui n'avait pas été séduit par "Passenger" ou par la prestation de Guillaume Bideau. Mnemic a ainsi fort logiquement décidé de refaire appel à leur producteur historique, Tue Madsen, afin de pouvoir contrôler au mieux le contenu et le son du groupe.

"Sons of the system" débarque par un riff moulant et caoutchouteux qui se retient dès la première écoute. L'univers se met en place et on reconnait immédiatement le fluide Mnemic-ien qui circule dans vos oreilles… et ce d’autant plus que la voix hurlée de Guillaume Bideau rappelle fortement celle de Michael Bøgballe sur ce premier titre.

C’est avec plaisir que l’on retrouve ce metal moderne et mélodique, fils batard de Meshuggah, Fear Factory et Strapping Young Lad, même si ces influences ne sautent pas toujours aux yeux. Les riffs incisifs et les rythmiques syncopées sont omniprésents au sein de compositions puissantes et denses. Les titres prennent vie au sein de structures souvent simples où les refrains catchy se multiplient et se retiennent aisément, l’ensemble étant mis en valeur par une production massive et écrasante. A noter que les synthés et effets divers portent une couleur très ‘90s’, évoquant à la fois Faith No More et Fear Factory, à l’inverse de formation comme Raunchy ou Disarmiona Mundi.

La vraie nouveauté qu’apporte "Sons of the system" réside dans sa diversité. On retrouve ainsi des références évidentes et habituelles à Meshuggah ("Diesel Uterus"). Les courts "Fate" et "The Erasing" mettent en avant le côté radio friendly de la musique du groupe avec leurs côtés catchy et répétitifs. "Climbing Towards Stars" ressemble à une suite de "Jack Vegas", tant les points communs entre ces compositions sont nombreux. A l’inverse "March of the Tripods" démarre sur une introduction martiale avant de grimper en intensité telle une montée d’adrénaline… L’excellent "Hero in" surprend par le côté mélancolique du chant opposé à l’atmosphère tendue et froide de la musique.

Le chant de Guillaume Bideau occupe de plus en plus de place au sein des chansons de Mnemic et ce même si les couches et interventions du vocaliste canin sont moins nombreuses que sur "Passenger". Sur "Sons of the system", Guillaume n’en fait pas trop évitant de vomir dans vos tympans à chaque fin de mot. Il a de plus renouvelé son style avec des parties hurlées à l'esprit plus hardcore et en l'épurant ses interventions. L’ex-Scarve place et alterne mieux son chant autant dans son style criard et aigu, où une certaine urgence se fait ressentir, que dans les parties les plus mélodiques où son art de pondre des refrains accrocheurs prend toute sa dimension. Il est aujourd’hui indéniablement la voix de Mnemic, accompagnant des titres moins aventureux et plus axés sur les refrains qu’aux débuts du groupe.

Si Mnemic reste Mnemic avec ces riffs et cette puissance habituelle, le groupe s'éloigne un peu plus de l'orientation barré de ses premiers albums pour se recentrer vers des structures plus assimilables et dynamiques.
Si vous aimiez Mnemic, vous serez enchanté par "Sons Of the System". Si vous n'aimiez pas Mnemic, vous n'aimerez toujours pas ... ce qui n'empêchera pas certains de le crier haut et fort dans les commentaires ci-dessous ...


Rédigé par : VsGreg | 15/20 | Nb de lectures : 13268