Pas facile à apprécier ce disque. Il m'a fallu une bonne dizaine d'écoutes pour commencer à y voir un peu plus clair. Mnemic viennent du Danemark mais leurs influences sont manifestement beaucoup plus suédoises. Imaginez grosso modo un Messhugah mixé avec du Soilwork agressif bourré d'arrangements futuristes et vous aurez une légère idée de la musique de Mnemic. On trouve ici une grosse densité autant dans la production que dans la teneur des compositions ce qui ne facilite pas le travail d'écoute. De plus, les influences sont assez disparates et on a parfois du mal à suivre le cheminement des danois. En plus des groupes cités plus haut, on peut citer des bribes de rythmiques plus américaines, parfois axées sur du power-metal agressif et direct. Les vocaux sont plutôt hardcore dans l'ensemble et ils deviennent un tantinet plus mélodique sur les refrains, sans toutefois atteindre le paradoxe vocal permanent d'un Soilwork. Comme je l'ai dit plus haut, la grande force de ce disque est qu'il dispose d'énormément d'arrangements qui lui donnent un côté futuriste absolument délicieux et pas aussi caricatural qu'on voudrait bien le penser. L'électro présente ici n'apporte que peu d'intérêt mélodique et n'a pour but que de créer une atmosphère moderne et inquiétante. Tout le travail mélodique est prodigué par les guitares et leur alliance avec les vocaux est parfaite comme sur l'excellent "Blood Stained" qui devrait faire son petit effet en concert. On croirait entendre du White Zombie sur "Ghost" et "Tattoos" voit sa rythmique groovy surdimensionnée par des très bon samples et une batterie remuante à souhait. L'esprit cyber-metal ressort beaucoup plus sur des titres comme "Closed eyes" ou "DB'XX'D" et l'auditeur amateur de ce style remarquera que Mnemic a cherché à rendre sa musique plus complexe que le traditionnel gimmick couplet/refrain/couplet. En effet, même si l'on est encore loin de la musique barrée, les refrains n'arrivent pas toujours au moment où on les attend, les structures des morceaux sont intelligement destructurées et Mnemic, qui joue en terrain pourtant connu, arrive à se découvrir une véritable identité au travers de neuf longs morceaux élaborés qui ne révèleront pas toutes leurs surprises aux premières écoutes. Le morceau final lourd et sombre "Zero gravity" montre bien que Mnemic n'a pas encore utilisé toutes ses cartouches et qu'un gros potentiel est présent. Si vous trouvez que Scarve est encore trop brutal et que les derniers Fear Factory sont trop mélodiques et linéaires, Mnemic pourrait bien vous offrir le juste milieu. Si tous les jeunes groupes sortaient un premier album de cet acabit, à la fois riche et accrocheur, nul doute que beaucoup d'anciens verraient l'heure de la retraite arriver plus tôt que prévu.


Rédigé par : Loufi | 16/20 | Nb de lectures : 8648