Ce matin, un lapin a tué un chasseur. C'était un lapin qui… c'était un lapin qui avait un fusil ! Sans doute un AK-47, idéal pour dégommer le chasseur bouchonnois et beurrer sa cervelle aux quatre coins d'un album de Goregrind teinté de Death Old School pétri de nobles intentions mais qui reste malgré tout loin de la fine fleur du genre.

Afin de préparer son civet, MIXOMATOSIS est allé faire son marché au cœur du terroir old school et baveux d'antan. On trouve donc dans la marmite de ces Espagnols aussi bien des grumeaux de IMPETIGO que des lambeaux de DISRUPT… gouleyant ragoût saupoudré de nombreux éléments proches des premiers opus de LAST DAYS OF HUMANITY. MIXOMATOSIS officie dans le Grind à l'ancienne, le Grind peu enclin aux surcharges de blasts et aux productions chirurgicales. Rien de neuf sous le soleil à part quelques pépites de Goregrind visqueux à la NEUROVISCERAL EXHUMATION, "Neurofibroma Mixoide" reste pépère. Huileux mais pas original pour un kopek… C'est pas bien grave me direz-vous…

Le gros souci de l'album est qu'il est très inégal, boiteux si vous préférez. On sent un gros potentiel, on devine que le groupe pourrait ratatiner, mais non. Ca monte, ça monte et plof: à la dernière seconde ça retombe dans une banalité assez fastidieuse. Un peu comme si une jolie gourgandine vous faisait des œillades affriolantes avant de lâcher un ignoble pet juteux et malodorant. Ca casse le charme. Bien que MIXOMATOSIS a tout pour aguicher le grindeux, on n'est pas plus émoustillé que ça. Les vocaux aboyés à la ANAL BLAST ponctués de gerboulades dignes de EARDELETE, l'ambiance sauvage évoquant le "From Enslavement To Obliteration" de qui-vous-savez et les riffs couillus et directs… tout ça met l'eau à la bouche mais le plat servi est vite indigeste. Trop de handicaps s'accumulent et le lapin sautillant qu'on croyait avoir attrapé s'avère être un lièvre cul-de-jatte… Dommage. Les vocaux suraigus qui auraient dû exhumer le souvenir de HAEMORRHAGE et BESTIAL DEVASTATION ne sont hélas que de pénibles couinements de ouistiti castré à la perceuse. Lourd. Le groove se dresse lui aussi sur une jambe de bois bouffée par les termites. Ce qui coince avec "Neurofibroma Mixoide" c'est que l'on reste sur sa faim… Comme si les vingt-trois titres manquaient de relief…

Un album sympathique mais trop lisse pour que l'oreille puisse s'y agripper.


Rédigé par : Cobra Commander | 13/20 | Nb de lectures : 10306