Nom de Zeus, je n'en suis pas encore revenu ! A une époque où les surprises se font rares, où les albums sont plus aseptisés et conformistes les uns que les autres, il est vraiment bon, salutaire et rassurant de découvrir parfois un ovni tel que celui-ci. Je me demande bien comment j'ai pu passer à coté de cet album, moi qui suis généralement amateur des trucs bien barrés et aventureux. La première édition de cet album sur le label anglais Golden Lake Productions m'avait échappée mais je n'ai laissé pas laissé passer celle ci. Ne sachant pas du tout à quoi m'attendre j'ai d'abord cru, à l'écoute de "Portal to the..." qui ouvre l'album, à un album de musique ambiante dont les écoutes et la rédaction de la chronique allait se révéler périlleuses, pour ne pas dire pénibles (surtout que l'album dure 67 minutes !). Et puis, dès le deuxième morceau, le titre éponyme, cet album révèle en partie sa véritable teneur, en partie seulement car une écoute complète de la galette renouvelée plusieurs fois est nécessaire pour appréhender ce "Worlds beyond the veil". Comment arriver à vous fournir ne serait-ce qu'un embryon de description de ce qu'est MITHRAS ? Voilà sûrement une chose bien compliquée, mais je vais cependant essayer de vous fournir quelques éléments de réponse. Prenez deux gars, deux monstres de technique qui a eux deux maîtrisent tout ce qui est nécessaire pour monter un groupe de metal digne de ce nom. Enfermez les ensemble quelques temps en leu donnant carte blanche pour créer un album de metal extrême ambitieux et avant-gardiste et vous obtiendrez MITHRAS. Bon, ok, c'est un peu simple comme résumé et ça ne dit pas du tout à quoi peut bien ressembler cet album. J'y viens. Partez avec l'idée de créer quelque chose d'assez extrême plutôt dans un registre death metal. Décidez avant toute chose de jouer sur des ambiances sombres, oppressantes, démoniaques, psychédéliques, inhumaines. Déployez un arsenal technique impressionnant, un jeu de batterie de fou furieux (malheureusement mal mis en valeur par une prod assez moyenne) et surtout une pleine brouettée de soli tout droit sortis des doigts de Trey Azagtoth ou d'un de ces clones Intégrez des passages purement ambient à la RAISON D'ETRE ou old MORTIIS (mais toujours à la guitare). Ajoutez à cela un chant écorché oscillant entre le thrash et le death et vous aurez alors une petite idée de ce qu'est MITHRAS. Difficile de déceler des influences dans tel maelström mais outre celle de MORBID ANGEL qui est la plus présente notamment au niveau guitaristique, j'ai vaguement aperçu sur ce CD, un furtif instant, l'ombre de VOIVOD (mais c'est vraiment très furtif...). Le seul regret que j'émettrais concernera la production, un peu légère notamment au niveau de la batterie et assez fouillis, mais peut-être est-ce voulu pour ajouter encore au coté chaotique de la musique de MITHRAS. Bref vous l'avez compris MITHRAS s'adresse à tous les amateurs de projets expérimentaux ou avant-gardistes mais il pourra aussi satisfaire certains amateurs de metal extrême. A vous de vous faire votre idée, moi je suis convaincu.


Rédigé par : Sheb | 16/20 | Nb de lectures : 9092