Mithras est l'orthographe romaine de Mitra, dieu védique de l’amitié entre les hommes, de la solidarité et de l’honnêteté. Le mot "min" signifie lier. Dieu des contrats et des serments, il amène les hommes à tenir leurs promesses et à s’entraider. Il est associé à Varuna, le dieu du cosmos, celui qui lie les hommes et les dieux. Ainsi, la camaraderie et la faveur des dieux sont complémentaires. Dans la hiérarchie des dieux, la paire "Mitra-Varuna" représente le brahma, la caste des prêtres. Mitra partage avec Varuna un œil, le soleil. Il chevauche un char brillant de mille feux. Leur fils est Agastya, le déplaceur des montagnes. Le culte du dieu Mithras est un des plus anciens du panthéon des divinités adorées par les hommes. Il a commencé plus de 2'000 ans avant notre ère. Actuellement on trouve encore plus de 200'000 Parsis et Guèbres qui pratiquent le mazdéisme officiel en Iran, en Inde et au Pakistan, religion dans laquelle Mithras occupe une place centrale. Fabuleux destin pour ce dieu indo-européen qui, malgré l’épreuve du temps, perdure encore.

Nul doute que le MITHRAS qui nous intéresse aujourd'hui souhaiterait avoir la même renommée que la divinité à laquelle il a emprunté son nom. Celui-ci nous arrive la ville de Rugby située dans le Warwickshire, en Angleterre et avait déjà eu les honneurs des colonnes de VS en 2003, lors de la sortie de ces deux premiers albums "Forever advancing...legions " et "Worlds Beyond the Veil" respectivement sortis en 2002 et 2003. "Worlds Beyond the Veil", que j'avais chroniqué à l'époque m'avait alors mis une gentille petite claque derrière la nuque, ce genre de baffes qui vous arrive alors que vous ne vous y attendez pas. j'avais alors découvert un groupe aventureux très influencé par MORBID ANGEL et surtout par la technique de Trey Azagtoth mais également par les ambiances spatiales de VOIVOD et de NOCTURNUS. Quatre années ont passé mais le style musical du groupe lui n'a pas changé d'un iota. Là où le précédent album avait été, pour moi, une bonne découverte, celui-ci se révèle sans surprise. On retrouve les mêmes intros ou interludes ambients ou cosmiques entre lesquels s'enchaînent des titres pas toujours très inspirés, répétition de rythmiques bateau sur lesquelles viennent se greffer des délires guitaristiques toujours aussi honteusement pompés sur MORBID ANGEL. Le problème principal vient selon moi des rythmiques qui, en plus, de sentir le réchauffé, sont bien souvent répétées à outrance, à tel point qu'on se demande parfois si elles ne sont pas juste un prétexte pour justifier les solos hallucinés qui vont immanquablement déboulés au bout de trente secondes, une fois que ladite rythmique de cinq notes aura été répétée cinq ou six fois. Le chant de Rayner Coss n'est pas mauvais, il m'a vaguement rappelé ceux de Lars Petrov (ENTOMBED), Jan-Chris De Koeijer (GOREFEST) ou encore David Vincent (MORBID ANGEL) mais là aussi, si le timbre est bien présent, le ton est toujours le même et le chant semble lui aussi servir de faire-valoir aux parties techniques. Il en va de même avec la batterie, tenue par Leon Macey, le guitariste, qui est cependant loin d'être un manchot derrière les fûts mais dont le jeu manque vraiment de variations et qui abuse selon moi beaucoup trop de la double. Sur la durée de l'album on finit par s'ennuyer, la technique l'emportant sur l'intérêt musical.

Au final, cet album qui n'apporte rien de plus que son prédécesseur et l'absence de l'effet de surprise qu'avait pu avoir sur moi le précédent opus du groupe font que je suis déçu. Le groupe ne s'est absolument pas renouvelé et ne nous apporte que de la technique guitaristique mal accompagnée... un peu comme une Leffe servie dans un verre à moutarde...


Rédigé par : Sheb | 12/20 | Nb de lectures : 12462