MISSING PRIDE est un groupe parisien, formé en 2006, articulé autour de 2 chanteurs, 2 guitaristes, 1 bassiste et 1 batteur. MISSING PRIDE a déjà sorti une première démo en 2008. Démo qui semble avoir été plutôt bien accueilli sur la WebSphere.
Mais surtout, le groupe affiche une créativité et une envie peu commune dans un créneau habituellement peu enclin à ces adjectifs, et propose avec "The Last Days Shall Be Red" un album compact, homogène et séduisant. C’est pour cette raison que je vais volontairement occulter dans un premier temps toute comparaison avec des groupes plus connus.

"The Last Days Shall Be Red" est, je le disais, un album séduisant. Bâti sur une base musicale MetalCore, il comporte une douzaine de titres à l’énergie communicative, aux structures classiques (couplet/refrain) - même si ce n’est pas le cas sur tous les morceaux.
Les rythmes sont souvent diversifiés, offrant à l’auditeur de fugaces séances d’headbangues. Ponctués d’accélérations pertinentes et d’un groove pas dégueu, on obtient une ossature rythmique classique, très Metalcore (à la KILLSWITH ENGAGE), mais très punchy. Allant parfois jusqu’à jouer avec des ralentissements ambiancés.

Bon, employons ici le premier mot grossier. Oui, des influences DeathCore pointent par instant le bout de leur anus au détour d’un break, rappelant que nul n’est infaillible. Ces pointes de simplicité permettent aussi de relâcher un peu la pression.
A côté de ça, le duo de chant se défend redoutablement bien. 2 chanteurs pour deux timbres de voix écorchés, l’un hurlé sur un mode HxC classique, l’autre beaucoup plus aigu. Non content de jouer habilement avec le placement et l’alternance des chants, éclipsant ainsi toute redondance, ils s’offrent de temps à autre quelques envolées chantées bien placées et bien foutes ; mais auxquelles je n’accroche absolument pas.

Mais l’identité de MISSING PRIDE est surtout portée par la paire de guitariste. Deux habiles tortureurs de cordes, qui exploitent assez bien leur dualité au travers de soli entrainants ou d’apaisements acoustiques. Dualité exprimée avant tout en harmonie avec des riffs souvent mélodieux et accrocheurs. Souvent punchy et saccadés. Souvent agressifs et rugueux. C’est là en effet que s’exprime avant tout la diversité du sextet, le groupe agrémentant son MetalCore racé d’influences HardCore, Emo, Death et Heavy. Avec une réelle habilité, il faut bien le reconnaitre.
Mis en valeur avant tout par les riffs, mais c’est tout le groupe qui joue de ses influences. Le HxC se taille la part du lion, entre MoshParts imparables, hurlements passionnés et riffs typiques. Le heavy et le Death se manifestent par petites touches, entre agressivité, énergie et lourdeur.

"The Last Days Shall Be Red" se démarque aussi beaucoup par son sens des riffs mélodieux, émotionnels. Ce côté émo qui transparait assez bien, sans monopoliser tout l’espace, est à mon avis un vrai atout. Qui devrait rebuter les plus virils d’entre vous, mais qu’importe. Cessons de se voiler la face, l’EmoHxC a au moins l’avantage d’être générateur de mélodies émotionnelles très expressives et efficaces, ce qu’on retrouve parfaitement ici.

Une musique réellement homogène et pourtant métissée, pour un résultat efficace et attractif. Évoquant un x entre HEAVEN SHALL BURN, DAGOBA et Betraying The Martyrs.
Oui, voilà, c’est dit. Néanmoins, MISSING PRIDE mérite le détour à mon sens. Même si l’ensemble sonne parfois un peu naïf ou facile, même si les aspects DeathCore desservent globalement l’album, même si je n’adhère pas du tout au chant clair, "The Last Days Shall Be Red" demeure accrocheur, frais et intéressant.
Le groupe est suffisamment habile pour jouer avec les styles, et développer sa propre recette.
Allez-y, faites vous votre propre opinion. Et livrez plus bas votre ressenti. Une bonne découverte, en dépit d’un peu de naïveté.


Rédigé par : ..::Ju::.. | 14/20 | Nb de lectures : 12979