Dire que j'ai pris mon temps pour rédiger cette kronik est un doux euphémisme. Le pire dans un cas comme cela, c'est d'avoir finalement apprécié l'album, mais d'apprendre en rédigeant ces lignes que le groupe est mort. Le genre de news qui casse bien le moral, d'autant que voici ce que j'en pense:

Quel changement chez MISERY SPEAKS. En effet, on retrouve les plus suédois des Allemands énervés sur un registre assez différent de leurs deux premiers méfaits. Ces deux premiers albums, dans la lignée de l'école de Death suédois rageur étaient portés par des tempos bien boostés. Et cela frisait assez l'overdose. Ici, gros changement, même si on reste dans un registre connu et classique, mais la démultipliée n'est pas passée. On comprend mieux le "Doom" du titre.

Alors ne nous y trompons pas, on est loin du Doom d'un CANDLEMASS (quoique sur le titre "Disciples Of Doom", on peut se poser légitimement la question). Pourtant, des rythmes plus lents et moins forcément en double grosse caisse survitaminée, font que la musique demande une autre écoute. Ce n'est pas tout à fait le même groupe que l'on écoute ici qui a pondu précédemment le bien nommé "Catalogue of Carnage". A-t-il pourtant perdu sa verve? Pas du tout, sa capacité à pondre des titres puissants, mélodiques et intéressants est toujours là. La preuve le hit de l'album, le titre éponyme "Misery Speaks", commence comme un Southern Rock en slide avec un sacré groove en prime. Et puis se déchaînent ses grosses grattes et cette voix caverneuse à souhait. Le riff est simple, le rythme boostant sans être rapide, apte à déclencher un bon headbanging. Et enfin arrive la ligne mélodique sentant bon un AMON AMARTH inspiré. Effectivement, on sent toujours cette influence chez MS; ces mélodies étant toujours très bien ficelées et variées, on ne va pas s'en plaindre. Et on appréciera les roulement de la batterie qui participe tout du long à l'ambiance de cet album, en occupant beaucoup l'espace. C'est certain, quand on ne fait pas que de la double, on peut proposer autre chose. Ici, c'est bien réussi!

Les voix comme à leur habitude, alternent vocaux caverneux et voix black nasillarde (qui a dit Johann Hegg?), et sont toujours aussi bien adaptées à ce nouveau registre.
Alors que les plus énervés se rassurent, si effectivement MS a levé le pied, ils proposent quand même quelques brûlots rappelant leur passé: un "End Up in Smoke" (ces roulements), un "Obsessed" ou encore un "Fragile" rappellent de bon souvenirs de brisage de nuque aux vieux os de mon cou. Comme quoi ce groupe est crédible dans les deux domaines. Mais cette nouvelle "dimension" qu'il aborde est des plus intéressante, surtout après de nombreuses écoutes au compteur. "Catalogue Of Carnage" finissait par saouler, par ce côté too-much. Ici pas du tout, l'album est très varié, plein de choses à découvrir, et fait partie, au final des très bonnes surprises de cette année.

RIP donc, cette nouvelle dimension musicale n'aura certainement pas trouvé son public. Dommage :(


Rédigé par : BozKiller | 16/20 | Nb de lectures : 10994