Presque deux ans se sont écoulés depuis la sortie de « Mirrors », deuxième opus des Ricains de Misery Signals. Pour ceux qui ne connaîtraient pas le groupe, il s'agit de leur troisième disque, le second issu de l'écurie Ferret. Les p'tits gars de Milwaukee pondent toujours ce hardcore metal chaotique aux relents mélodiques et à forte personnalité.
Après sa signature sur le superlabel Ferret, Misery Signals est devenu un groupe à très grande renommée outre-Atlantique, sa musique riche, envoûtante et unique réussissant à captiver un auditorat de plus en plus grand. Il faut dire que le groupe n'est pas avare en personnalité et en démonstration musicale car aucun changement n'est prévu dans « Controller »

On retrouve toujours cette patte caractéristique du combo : des titres riches et longs (4 minutes en moyenne), des variations de tempo récurrentes, de mosh parts par wagons complets, des mélodies par trains complets, de la mélancolie et de la rage, de la douceur et de la brutalité.
Misery Signals, c'est toujours ça, une alternance très fine et savamment dosée entre un metal hardcore burné et des mélodies captivantes. A ce titre « Controller » est dans la lignée directe de « Mirrors », tant dans la structure que l'agencement des morceaux.

Je ne vais pas tous les lister car chacun mérite l'attention des deux oreilles. Je débute par le plus beau : « Set In Motion ». De loin le plus mélodique, le plus captivant et envoûtant, cette chanson de 3min48 pourrait être un interlude tant sa conception est différente des autres titres. Une réelle émotion émane de ce titre, les guitares planantes et aux mélopées attrayantes couplées à une rythmique lente font de « Set In Motion », la meilleure composition de l'album.
Le reste des chansons n'est pas en reste grâce à des chansons dynamiques et réellement ancrées dans le metal hardcore. Des titres comme « Weight Of The World » et son riff central très rentre-dedans ou « Parallels » et son introduction en double en sont la preuve. Misery Signals est avant tout un groupe de metal hardcore. Gavé de mosh parts, d'accélérations furieuses et leadé par un Karl Schuback dont la voix rauque affirme l'appartenance au genre, « Controller » affirme une fois de plus que les Américains demeurent un point de passage obligé pour tout amateur de metal hardcore.

Cependant, la richesse du groupe réside dans sa sensibilité à fleur de peau. Tout au long des 10 titres et des 40 minutes que composent ce « Controller », vous aurez droit à des mélodies sublimes, des envolées suaves, des riffs magiques et même du chant sur « Ebb And Flow » (même s'il y en avait dans les précédents opus mais en quantité inférieure).
Le principal est donc préservé, à savoir une richesse musicale et une sensibilité communicative. Cet album est réellement beau et transpire l'émotion à chaque instant. Tout est retranscrit en musique, à chaque plan et mesure. Ecoutez le final de « Coma » pour vous en convaincre.

Du point de vue du son pas grand-chose à dire, tout y est nickel et parfaitement mixé. La production est pratiquement la même que sur « Mirrors » et les amateurs de grosse caisse triggée devrait être aux anges (une autre caractéristique du groupe).

Misery Signals est et restera probablement un groupe unique en son genre, doté d'une richesse incomparable, d'une personnalité incopiable et d'un talent certain. « Controller » est un excellent disque mais demeure néanmoins un micropoil inférieur à son prédécesseur. Cependant, il est évident que ce disque marquera l'année 2008 en matière de metal hardcore.


Rédigé par : Vision Of Beuh | 16/20 | Nb de lectures : 11337