Après l’excellent mini cd « Overthow » que ces ex-DYING FOETUS nous avaient balancés dans les gencives en guise de mise en bouche l’année dernière, MISERY INDEX faisait parti de ces groupes que je surveillais comme le lait sur le feu. Faut dire qu’il s’en est passé des choses depuis ce premier disque puisque nos compères du Maryland sont passés dans la catégorie supérieure en signant avec Nuclear Blast et que le line-up a été grandement remanié. Exit Mike Harrison et Kevin Talley qui ont quitté le groupe pour voguer vers d’autres horizons musicaux plus propices à leur épanouissement. J’avoue de bonne grâce que l’annonce du départ de Talley m’avait plongé dans une consternation totale car j’imaginais mal comment MISERY INDEX aurait pu se passer de la frappe monstrueuse de l’ex-SUFFOCATION. M’enfin, comme il ne faut pas mettre la charrue avant l’ourse avant d’avoir vendu sa peau (ou un truc comme ça) je me jetais donc, sans arrière pensée, sur ce « Retaliate » même s’il semblait s’annoncer moins palpitant que prévu. HOUCH !!! Dès l’intro du premier titre qui donne son intitulé à l’album, on comprend aux terribles roulements qui la ponctue de façon épique que MISERY INDEX n’a pas perdu au change en troquant son ancien batteur pour Matt Byers (ex-Severed Head). Nan franchement c’est pas humain ce que ce type arrive à faire sur cet album : des martèlements frénétiques aux passages plus techniques, même si son kit de batterie est trigger, ce type excelle sur tous les fronts. Pour le reste on retrouve le reste du groupe en grande forme pour un death grind influencé par des groupes comme TERRORIZER (dont il avait déjà fait une reprise sur « Overthow »), NAPALM DEATH et DYING FŒTUS bien entendu. Si MISERY INDEX cite également BOLT THROWER au rang de ses références en matière de compositions, c’est du côté des riffs bien catchy qu’il faut chercher cette parenté. Sauf que dans le cas présent, les riffs sont carrément survoltés. Je ne sais pas ce qu’ils ont bouffé pendant qu’ils composaient cet album mais chaque titre vaut son pesant de gifles. Pas des petites claques gentilles qu’on peut sentir quand un album vous titille sympathiquement, non, non, de bonnes grosses baignes, de celles qui vous collent au mur sans vous laissez le temps de vous rendre compte de ce qui vous arrive. Certains titres sont implacables comme « Angst isst die seele », « Retaliate », « Demand the possible », « Order upheld », « The unbrigeable chasm ». Bon, c’est bien simple, j’aurais presque envie de tous les citer… Il n’y a aucune baisse d’intensité sur cet album qui s’instaure d’ors et déjà comme un futur grand classique du brutal death. Il est dommage que la durée de ce petit bijou excède à peine la demi-heure. Mais vu le concentré d’énergie déployé ici, on comprend que MISERY INDEX ait préféré privilégier la qualité à la quantité. Pendant que DYING FŒTUS s’embourbe dans des albums un tantinet répétitifs et en dessous de leur potentiel d’origine, MISERY INDEX s’impose avec un brutal death superbe et autrement plus créatif.


Rédigé par : Tonton | 17/20 | Nb de lectures : 8998