Sorti fin 2004 sur leur propre label, « Dissent » signe, le temps d’un ep, le retour des prodiges du Maryland. La valse des line-up continuant de plus belle chez MISERY INDEX, la formation qui a enregistré ces quelques titres l’été dernier n’a plus grand chose à voir avec celle qui était présente sur le sémillant « Retaliate ». Outre les retrouvailles avec l’infatigable duo Netherton/Voyles, « Dissent » célèbre le retour au bercail de Monsieur Kevin Talley. Au risque de refroidir vos ardeurs soudaines à l’évocation de l’ex-batteur de SUFFOCATION, sachez que ce cher Kevin a, depuis, déserté le camp de MISERY INDEX, sitôt l’enregistrement de cet ep terminé, pour rejoindre CHIMAIRA. Hé oui, l’orgasme fut de courte durée mais aura été grandement bénéfique à MISERY INDEX puisqu’ils signent avec « Dissent » le meilleur travail de leur jeune discographie.
« Dissent » est en réalité un pamphlet en quatre parties, politiquement engagé, qui nous fait découvrir un nouveau visage de MISERY INDEX. Incroyable de constater à quel point le groupe a progressé dans son écriture et ses compositions. Inutile de vous dire que le gouvernement américain se fait sérieusement taillader par la prose acerbe de Netherton qui est allé jusqu’à emprunter quelques vers à Upton Sinclair (écrivain et politicien américain du début du siècle dernier).
Pour ce qui est des compositions, le groupe a mis un sérieux coup de frein sur la rapidité pour privilégier les ambiances plus lourdes, plus puissantes comme le démontre le grandiose « Sheep and wolves » et son riff emblématique digne de « South of heaven ». On enchaîne avec « Exception to the ruled » où le père Talley commence à vraiment s’échauffer et à martyriser ses peaux. Ce titre est en fait le parfait exemple de ce que MISERY INDEX est désormais capable de faire. Un morceau changeant qui, après deux couplets survoltés, passe par un break aux rythmiques très HxC, puis à un excellent solo de guitare avant de terminer sur un mid-tempo fracassant. Pour les trois morceaux suivants, MISERY INDEX affiche cette même alternance de tempos moyens et de breaks surexcités dépassant le mur du son. Il est intéressant de constater que le facteur rapidité est passé au second plan des ambitions du groupe. MISERY INDEX ne joue plus, désormais, sur l’aspect purement brutal et technique qui l’avait pourtant conduit à sa popularité actuelle, pour revenir à une musique moins instinctive et donc, plus réfléchie. Les influences HxC présentes sur « Overthrow » sont de retour (la version vinyle propose d’ailleurs en bonus une reprise de « Screaming at a wall » de MINOR THREAT) et une pointe de feeling très rock’n’roll flotte dans l’air. En fait, les seules critiques qu’on pourrait apposer à ce nouveau disque résideront dans le choix d’un mixage qui poste les guitares très légèrement en retrait d’une rythmique énorme et le goût de « trop peu » que cet ep laisse une fois ses quelques 17 minutes écoulées. Tout ça nous amenant à la question suivante : comment allons-nous faire pour tenir jusqu’au prochain album ?



Rédigé par : Tonton | 09/10 | Nb de lectures : 13268