Contrairement à une idée reçue, ce n’est pas toujours facile de jouer les chroniqueurs et d’essayer de placer des mots pertinents sur un disque pour dissuader ou inciter à une acquisition. Mais le pire, c’est lorsqu’il n’y a strictement rien à dire d’un disque parce qu’il est tout simplement excellent et que son écoute plonge davantage dans la béatitude que l’analyse méthodique. Le nouveau MISERY INDEX fait partie de ces rares disques qui font fermer même les plus grandes gueules (je me demande au passage si cela sera le cas dans les commentaires de cette kro…).

Une année après la sortie d’un grandiose mini cd qui avait vu le retour éclair de Kevin Talley et de significatives évolutions musicales dans les compositions, MISERY INDEX nous prodigue ENFIN un deuxième album trois ans après le barbare « Retaliate ».

« Discordia » est l’occasion pour MISERY INDEX de nous présenter son nouveau batteur, Adam Jarvis, que bon nombre d’entre nous avaient déjà pu découvrir lors de leur dernière tournée européenne ; ainsi qu’un deuxième guitariste, Mark Kloeppel. Difficile de dire si l’arrivée de ces nouveaux membres a été décisive dans l’évolution du groupe mais toujours est-il que l’orientation déjà entreprise sur les titres de « Dissent » se concrétise ici avec un disque nettement plus varié. Alors que « Retaliate » déchaînait sur nous une véritable rafale destructrice aux airs de catastrophes pas franchement naturelles, « Discordia » joue la carte de la variation.

Ainsi, les blasts soutenus de Jarvis, qui n’ont pas grand chose à envier à ceux de Talley, sont régulièrement entrecoupés de ralentissements tout en puissance qui aèrent l’album et le rendent définitivement plus digeste. MISERY INDEX se risque également à quelques solos qui sortent un peu le groupe de son ordinaire de tueur rythmique.
Quant au morceau « Discordia » qui donne son titre à cette galette, c’est sur un tempo lourd et massif qu’il nous amène tout naturellement à l’ultime déflagration de cette nouvelle offrande, le monstrueux « Pandemican ».

S’il fallait vraiment pinailler sur les détails on pourrait peut-être (je dis bien peut-être) s’attarder un bref instant sur la production de la batterie qui aurait pu être meilleure et moins cinglante. Mais pour le reste, MISERY INDEX réalise avec « Discordia » un album de brutal death passionnant ; un orgasme de 33’12’’ indispensable à tout fan qui se respecte.

Le groupe sortira prochainement un split avec BATHTUB SHITTER sur Emetic records. Une nouvelle rasade de décibels en perspective…



Rédigé par : Tonton | 17/20 | Nb de lectures : 16632