Avant de recevoir ce promo je ne connaissais MIRROR OF DECEPTION que de nom. Je n'avais jamais écouté leur musique mais pour avoir déjà vu leur nom sur des affiches de festival de doom (et pour cause le guitariste du groupe n'est autre que Jochen Fopp fondateur du mythique festival Doom shall rise), je m'attendais à un pur groupe de doom metal. Je ne m'étais pas trompé. Formé en 1990 (ce qui mine de rien fait sûrement d'eux l'un des plus vieux groupes de doom allemand avec DAWN OF WINTER), le groupe originaire de Esslingen en Allemagne aura mis plus de 10 ans avant d'enfin pouvoir sortir "Mirrorsoil", son premier album en 2001. En 2004, le groupe a sorti "Foregone", un second album qui lui a permis de se faire un nom au sein de la scène doom et en 2006, le voici de retour avec ce "Shards", sa troisième offrande.

Musicalement, comme je l'ai déjà souligné, MIRROR OF DECEPTION donne dans le doom classique, celui qui descend tout droit de BLACK SABBATH et que pratiquent des groupes tels que COUNT RAVEN, SAINT VITUS ou encore TROUBLE et THE OBSESSED. Par le côté épique et planant de la musique on pensera aussi bien sûr à CANDLEMASS, SOLITUDE AETURNUS ou encore aux Maltais de FORSAKEN. Le groupe ne se contente cependant pas de suivre les recettes inventées et réinventées par ses illustres aînés. En plus de quinze années d'existence, le groupe a largement eu le temps de trouver sa voie, de se forger son propre son et sa propre identité dans un style où la marge de manœuvre n'est pourtant pas très large. Basé sur des riffs solides le doom de MIRROR OF DECEPTION est assez varié. On passe sans peine d'un titre simple mais à l'efficacité redoutable tel que "Ghost" et ses superbes mélodies à un titre beaucoup plus complexes voire progressif comme "Insomnia" ou encore à un "Haunted" qui ouvre l'album de fort belle manière avec ses rythmiques bien heavy et sa majestuosité. Un effort tout particulier a été fait sur le chant, de nombreuses harmonies vocales entre Michael Siffermann le guitariste-chanteur et Jochen Müller, le batteur qui vient lui prêter main forte dès que l'occasion s'en présente et le résultat est plutôt convaincant. La voix des deux hommes n'a pourtant rien d'exceptionnelle, elles seraient même plutôt faiblardes mais sont en tout cas parfaitement adaptées au style du groupe, tout comme la production qui loin d'être clinquante est juste suffisamment puissante pour n'altérer en aucun cas la qualité d'écoute que l'auditeur est en droit d'attendre.

Vous l'aurez donc compris, MIRROR OF DECEPTION, ne révolutionne rien, il apporte juste sa propre relecture du doom classique, une relecture efficace, respectueuse du doom et surtout assez jubilatoire pour tout amateur traditionnel qui se respecte.


Rédigé par : Sheb | 15/20 | Nb de lectures : 12358