Ca faisait un moment que l'on était sans nouvelles de Vladimir Cochet, le bourreau de travail multi-instrumentiste qui se cache derrière MIRRORHTRONE mais également derrière un paquet d'autres projets. Après un année 2003 bien chargée qui avait vu la sortie d'albums de MIRRORTHRONE mais également de UNHOLY MATRIMONY et WEEPING BIRTH des projets plus brutaux et moins expérimentaux que MIRRORTHRONE. Depuis, en dehors d'un album de DEAFENING LONELINESS, projet d'électro/dark ambiant sorti en 2004, plus rien ne semblait bouger du coté de Montreux jusqu'à ce printemps 2006 où nous arrive enfin le second opus de MIRRORTHRONE.

Première constatation qui saute aux yeux, ou plutôt aux oreilles dés les premières secondes de "Carriers of dust", MIRRORTHRONE a radicalisé sa musique. Là où un "Of Wind and Weeping" se laissait aller à des effusions quelque peu romantique, "Carriers of dust" est une véritable débauche de puissance ravageuse, haineuse et dévastatrice. Le second point notable est la production qui est ici sans commune mesure avec celle du premier album. Les longues années qui séparent les deux albums ont sans doute été consacrées à l'amélioration du matériel - Vladimir ayant pour habitude de travailler seul chez lui - et des techniques. Cela se ressent bien sûr au niveau de la puissance dégagée par la musique mais également au niveau de la boîte à rythmes dont le rendu sonne plus naturel que par le passé.

Si un black ravageur à la EMPEROR ou ABIGOR est désormais au centre des débats, le coté orchestral classique et baroque de MIRRORTHRONE, véritable marque de fabrique du groupe est toujours bel et bien présent par l'utilisation de claviers très variés mais également de flûtes. Le chant est plus que jamais varié, passant sans la moindre peine de screams purement blacks à des murmures ou encore d'un chant death à des parties en chant clair. Les paroles sont en français sur trois des quatre morceaux et sont d'une grande qualité, fruit de longues méditations philosophiques. L'album ne comporte que quatre morceaux mais en dehors de "Mortphose" qui n'atteint pas les 5 minutes, les autres titres s'étirent en longueur et dépassent même les 22 minutes sur "Ils Brandiront Leurs Idoles". Bref on tient là un album mature et impressionnant sur lequel tous les amateurs de black symphonique ne manqueront pas de jeter une oreille sous peine de passer à coté de ce qui sera sans doute un des meilleurs albums de la catégorie de l'année.

La suite des évènements pour Vladimir COchet ça sera peut-être un album de ACCURST JOURNEY, son dernier projet en date, un projet orienté doom cette fois. Inutile de dire que je suivrai ça de très prés.


Rédigé par : Sheb | 16/20 | Nb de lectures : 14226