"L'expression voyage astral désigne l'impression que l'esprit d'une personne se dissocie de son corps physique, vivrait une existence autonome et pourrait explorer librement l'espace environnant.
Il existe plusieurs synonymes de cette expression : "décorporation", "dédoublement astral", "excursion psychique", "expérience de hors-corps" (E.H.C.), Out-of-Body Experience en anglais (O.B.E.), "projection astrale", "projection du corps astral", "sortie hors du corps" (S.H.C.), "transe ecsomatique", "voyage hors du corps". L'expression "voyage astral" appartient aux occultistes, qui croient en un corps astral ou en un plan astral. L'expression "expérience de hors-corps" est plus récente, elle relève davantage de la psychologie.
Selon les partisans d'une interprétation réaliste du phénomène, l'expérience se produirait en diverses occasions : à l'approche de la mort, au cours d'une méditation, lors du sommeil profond, sous l'emprise de drogues hallucinogènes.

Si quelqu'un a un compte Wikipédia, il peut aller sans aplomb aucun y rajouter "ou lors de l'écoute de "With Echoes In The Movement Of Stone"

Depuis le split des âpres et claustrophobiques sludge/doomers de Buried At Sea, Sanford Parker, (également producteur attitré de tout un pan de la scène heavy ricaine (Unearthly Trance, Yakuza, Lair Of The Minotaur, Rwake, Pelican) a fait voguer sa barque vers d'autres horizons plus apaisés. Depuis trois albums déjà, Minsk impose une musique sous influence(s) certes, mais à la personnalité bien plus affirmée qu'il n'y paraît.

Post-hardcore, et tellement plus encore... On aura vite fait d'assimiler le quatuor à Neurosis: ce goût de la rythmique tribale (ici, on en use et on en abuse), cette recherche de la transe par le son, ces riffs telluriques qui viennent démolir avec fracas des ambiances parcimonieusement développées... Oui, on le sait, la montagne californienne est tellement imposante qu'elle masquera à jamais la colline biélo-russe. Mais bon, toutes les collines me direz-vous. Reste que le quatuor est pas du genre à rester éploré la queue entre les jambes, et fait preuve d'une belle démonstration de panache. Épique, racé mais jamais limpide, Minsk s'évertue à brouiller les pistes en allant voir plus loin que le bout de son médiator.

Pour moi, la véritable clef de la musique de Minsk réside chez un autre groupe de chez Neurot Recordings: Tarantula Hawk, incroyable trio post-prog-psyché-synthé passé plus ou moins inaperçu (avec un gars de The Locust). On y retrouve, développée à l'extrême, cette impression d'évoluer dans une dimension parallèle, où se mêlent transe tribale, ambiances de rite initiatique aztèque en plein désert et trips éthérés brûlants comme des vents solaires qui aura marqué son monde. C'est exactement dans cette optique-là que Minsk s'enfonce avec de plus en plus de réussite, et fait de "With In Echoes Of The Movement Of Stone" sa livraison la plus hypnotique. Meilleur que ses prédécesseurs? Avant de l'affirmer, faudrait déjà pouvoir se concentrer.

Parce que niveau atmosphères, il est bien difficile de rester à quai. Portée par la voix rocailleuse du capitaine Sanford Parker, plus chantée que beuglée, la musique prend une dimension conquérante, partant à l'assaut de nouvelles terres. Si tous les ersatz d'Isis se complaisent dans les thématiques sous-marines, si même Buried At Sea tapait dans le même créneau rien qu'à son nom, Minsk surplombe lui tout cela, au sens propre comme au figuré. "With Echoes In The Movement Of Stone" est semblable à un vieux gréement composé de briscards aux visages burinés par les embruns et aux barbes rongées par l'iode, voguant vers là où peu ont eu le cran d'aller.

Trop "apaisé" pour être assimilable post-hardcore (à part quand les lames de fond s'abattent sur "Pisgah") mais trop tortueux et psychédélique pour être classifié post-rock, Minsk se la joue voyagiste et te trimballera plus d'une heure dans de grandes envolées vaporeuses dont tu ne te lasseras pas une seconde. Avec le Tombs, voilà Relapse qui propose un second prétendant au titre de meilleur disque du genre de l'année. Parce que même si on vous l'a déjà dit, c'est pas du post hardcore stricto sensu, mais ça fourre quand même le dernier Isis bien profond.


Rédigé par : Crown_Me | 16/20 | Nb de lectures : 11244