Il y a quelques semaines, je vous faisais part de ma déception envers le "Adios… puta madres" de MINISTRY et vient aujourd'hui l'heure de s'attaquer à la deuxième phase de cet adieu: le DVD live.

Deux disques sont ici proposés: un premier intitulé "En Vivo" qui contient le fameux live; un second intiulé "Fuchi Requiem" dans lequel les musiciens reviennent sur la tournée finale de MINISTRY au cours d'une interview compilée ici en un document de quarante minutes environ. Et rentrons dans le vif du sujet: les possibilités avec ce live sont juste inexistantes… Menu ridicule à l'utilité discutable: pas de sélection de format audio, pas de choix des morceaux de la setlist, pas d'angles divers, juste un pauvre "Ministry live bla bla" en guise de phrase qui servira à lancer la vidéo… Effarant! Passons donc directement au contenu musical car pour le reste, c'est le vide sidéral.

MINISTRY live, c'est efficace, c'est puissant, c'est impressionnant et la tâche est toujours ardue quant à l'idée de transcrire tout ça en image. Pour "En Vivo", le groupe est capturé par une petite dizaine de caméras qui enchaînent plans fixes sur les musiciens, scène générale et public. Un choix classique qui permet une bonne vue d'ensemble du show. Jourgensen est toujours aussi mystique avec son regard au-dessus de ses lunettes et on sent un peu le poids des années dans son attitude, cachés derrière un stand de micro très texan! Côté zicos, vous aurez le droit au festival de poses de Tommy Victor et Sin Quirin, à un Tony Campos toujours aussi massif et qui passe l'intégralité du concert à headbanger, à un John Bechdel simple mais efficace et surtout à un Aaron Rossi juste hallucinant, un véritable bulldozer qui maltraite sa batterie comme un lapin Duracell. Un très bon line-up en somme, comme on s'en doutait, qui ne déçoit pas vraiment. Côté light et scène, le groupe présente un medley de deux de ses prestations, une indoor, l'autre outdoor en plein jour permettant d'observer le groupe sous ces deux angles même si on a un peu de mal à saisir l'intérêt de cette alternance qui nuit grandement à l'unité du concert… Pour l'outdoor, on retiendra les grilles de protection au devant de la scène et pour l'indoor (étonnament sans grilles…) un écran géant et des lights apocalyptiques. Les deux prestations se valent même si l'obscurité de la salle fermée rend bien mieux. Niveau musical, le son est à l'égal du live audio. On n'en reparlera pas ici, je vous invite à lire la kro dudit support audio.

Côté set-list, la part belle est faite aux titres des trois derniers opus du combo et, ô miracle, on a le droit à un petit retour en arrière avec de véritables tueries telles que "Just One Fix", "So What", "NWO" (là, on a plus de doute sur le chant de Jourgensen vu que l'interprétation des titres est plus personnelle que sur album) et "Thieves" qui sonne bien calme au milieu de ce déluge speed-indus-thrash mais souvent bien plus malsain… En guise de final, le groupe envoie un "What a wonderful world" parfait pour clôturer ce set d'adieu au rendu live bien efficace. En somme, 2 heures de live légèrement plus attrayantes que pour le live audio mais une belle déception tout de même.

"Fuchi Requiem" est une interview des musiciens qui nous parle du mois de répétitions en plein Texas au beau milieu de nulle part ("You've got one thing to do and one thing only here... well two. Drink and rehearse."), de la préparation de la tournée, de leurs morceaux favoris, des tonnes d'anecdotes sur le live et les problèmes rencontrés, les déprimes post-tournée… Du lâcher de ballons final aux plantages de Jourgensen qui annonce "NWO" au lieu de "No W", des pannes du tourbus en Europe aux raisons du choix de "What a wonderful world" comme titre final, le documentaire s'avère vraiment sympa comme tout même si on regrettera qu'il ne soit dispo qu'en anglais et sans sous-titre. La loose pour ceux qui sont totalement réfractaires à la langue de Shakespeare. Plaisir de jouer ensemble, fun, unité et surtout véritable vénération de certains pour un groupe qui a bercé leur enfance, ces 40 minutes passent trop rapidement tant tout est bien mené et intéressant.

Au final, ce double DVD aurait propose le strict minimum: une partie purement live, une interview, et hop! Business, vous avez dit business? En gros, vous pouvez acheter ce live si vous avec envie de voir ce dernier hommage à Jourgensen & co car avec l'image, on est loin du bide de l'audio quand même. Mais ne vous attendez pas à un contenu de folie, l'énorme point noir de ce stuff. Un chant du cygne un peu bâclé qui laisse dire que MINISTRY et ses 28 années de carrière méritaient bien mieux… Tant pis!


DVD 1 "En Vivo"

01 - Let's Go
02 - The Last Sucker
03 - Waiting
04 - Worthless
05 - LiesLiesLies
06 - Watch Yourself
07 - Life Is Good
08 - No W
09 - Rio Grande Blood
10 - Señor Peligro
11 - So What
12 - N.W.O
13 - Just One Fix
14 - Thieves
15 - What A Wonderful World

Durée: 120 Minutes


DVD 2 "Fuchi Requiem"

Durée: 40 Minutes


Rédigé par : Foofur | 11/20 | Nb de lectures : 12064