C’est avec la présente chronique que je mets fin à une petite cure de jouvence grind qui m’a fait sauter d’un continent à l’autre pour des groupes tous plus extrêmes et sérieusement atteints, les uns que les autres. Ça ne s’arrange pas avec ce split album datant déjà de 2003 qui met en scène les trépanés tchèques du groupe dont je résumerai le nom par MINCING FURY et les Américains incrédules de SCREAMING AFTERBIRTH.
Les hostilités démarrent ici par MINCING FURY qui, depuis ce split a tout de même produit un album et un mini dont j’ai bien peur que nous ayons à vous parler par la suite. Que dire sur ce quintet si ce n’est qu’ils sont probablement mûrs pour une bonne maison de repos bien calme, histoire de redescendre en pression ? Ils nous proposent un grind oscillant entre des blasts ultra-bourrins et des passages plus groovy. Pour le chant, c’est un peu la même chose, avec des capacités vocales allant d’un grunt ignoblement aigu à des growls de trachéotomisé. On ajoute quelques samples marrants tirés de films locaux, une bonne dose de déconne et hop le tour est joué. Ça part tellement en vrille par moment avec des ritournelles aiguës et niaises qu’on croirait presque du GRONIBARD en version tchèque. Le pire dans tout ça, c’est qu’il est facile de rentrer dans leur trip pour peu qu’on soit un peu atteint soit-même. Y’a même une reprise de CEPHALIC CARNAGE qui doit bien faire 6 secondes, c’est vous dire l’ambition de ces jeunes gens. La prod est plutôt correcte pour ce type de chantier de terrassement et je suis d’ors et déjà curieux d’entendre le reste de leur récente discographie. Signalons au passage que derrière ces joyeux allumés on retrouve des collaborateurs de l’Antitrend zine et Jarin le batteur d’ALIENATION MENTAL. Avec un nom de groupe pareil, il était définitivement destiné à jouer dans MINCING FURY.
Après des spécimens pareils, les ricains de SCREAMING AFTERBIRTH paraissent presque normaux avec leur superbe pochette exhibant le dessin d’une vulve féminine dont les légendes ont été remplacées par divers pack de bières et autres bouteilles. C’est très joli mais il faut indéniablement être connaisseur pour en saisir toute la délicatesse et le respect infini de nos amies les femmes que suggère cette horreur même pas réaliste. Question zic on reste dans les terrains bien connus du grind qui tache sans laisser grande place à autre chose qu’une bouillie saturée. Ça part un peu dans tous les sens, le chant est ultra-guttural et c’est extrême jusqu’au bout des cordes. Le groupe se paye même le luxe d’une reprise convaincante de « Fear of Napalm » de TERRORIZER. Par contre, c’est sur la prod que ça pêche sévèrement avec un son de caisse claire déplaisant et un mix qui rend la prestation de SCREAMING AFTERBIRTH quelque peu anodine. Le chant est souvent écrasé par les instruments et l’ensemble est plutôt faiblard. Bon, c’est vrai que l’on n’attend pas non plus autre chose de la part d’un groupe de grind mais ils auraient pu faire un tout petit effort. Bilan : une victoire écrasante du clan tchèque qui tire le pompon de ce split assourdissant.



Rédigé par : Tonton | MINCING FURY : 7 SCREAMING AFTERBIRTH : 5 soit 12/20 | Nb de lectures : 10098