Encore totalement confidentiel dans son propre pays, MILO’S SYNDICATE déboule avec ce second mini album en ce début 2006. Si « Russians at the village » leur premier opus discographique sorti l’an passé, nous caressait sympathiquement les oreilles par son punk hardcore mélodique, il en est tout autrement pour ce retour pétaradant.

Difficile de s’expliquer comment ce groupe de Boston est passé d’un style relativement proche d’un BAD RELIGION énervé à un bon vieux punk hardcore dans la grande tradition du Massachusetts. Il faut dire qu’en matière de HxC, Boston reste la seconde capitale du mouvement derrière New York alors que c’est dans cette première que le genre grava dans le sillon ses lettres de noblesse. Où est donc passé le temps des SS DECONTROL, GANG GREEN, JERRY’s KIDS et autres THE FREEZE ? Hé bien les trentenaires de MILO’S SYNDICATE doivent être du même avis que moi si j’en juge par leur musique.

Leur style s’articule autour d’un tempo binaire remuant, alternant refrains et couplets avec une simplicité désarmante propre au punk. Les riffs sont mémorisables dès la première écoute et c’est presque sans s’en rendre compte qu’on se retrouve à taper joyeusement du pied au bout de quelques mesures. Les mosh-part ne sont pas franchement de la partie. On peut tout au plus parler de quelques ralentissements, de quelques breaks astucieusement placés pour repartir de plus belle sur des rythmiques plus rapides.

On retrouve avec délice, cette basse placée très en avant, des riffs et une production caractéristique de toute une époque. Mais la pièce maîtresse de l’édifice se situe dans l’excellent chanteur du groupe, Aaron . Certes, sa voix bénéficie d’effets rajoutés au mixage mais le phrasé comme le timbre ne sont pas sans évoquer ceux de Lou Koller. Sur quelques titres «Beautiful world », « Ignorance Americana » et « We’re all gonna die » notre brailleur de service reprend homéopathiquement son registre de chant clair et mélodique présent sur « Russians in the Village » mais cela n’entame pas pour autant l’homogénéité et la démarche très old school de « Futility in E minor ».

Avec cette jolie petite galette, MILO’S SYNDICATE nous dévoile six titres de HxC revanchard, plein de caractère, de cynisme et de revendications qui ne trouveront sans doute pas écho dans le camp politique de la maison blanche. C’est logique lorsqu’on remarque la démarche très « Do it yourself » du groupe mais j’espère néanmoins que MILO’S SYNDICATE trouvera rapidement un label pour prodiguer son HxC à une plus vaste échelle.


Rédigé par : Tonton | 07,5/10 | Nb de lectures : 11996