Anstalt Records, la filiale dite "extrême" de Nuclear Blast a décidé d'investir des sous dans la toute première réalisation de MILKING THE GOAT MACHINE, un quatuor de bergers allemands sortis de nulle part et qui proposent un Death Metal ultra formaté, très propret et – pour être totalement honnête – idéalement insipide.

Bien des indices extra-musicaux font croire que ce groupe sent le crabe à plein pif! Eh bien non, il sent la marée basse tant il est vaseux. Un simple groupe de Death Metal popo sans grande envergure qui recycle tous les éléments qui ont le vent dans le foc depuis ces cinq dernières années et qui pond un album qui bouffe à tous les râteliers. C'est joli, c'est propre, ça sent bon le Blédina mais ça ne dégage rien. Aucune force. Les quatorze titres de "Back From The Goats" brassent un peu de tout pour n'arriver à rien. Même en essorant l'album dans tous les sens, on n'est jamais émoustillé. On écoute et on oublie.

Beaucoup de CANNIBAL CORPSE, pas mal de CARNIFEX, une gousse de SKINLESS et plus rarement du WAKING THE CADAVER… en gros c'est ça mais sans le feeling! De temps à autres, ce groupe enfile les palmes et le tuba de NASUM pour égrainer des plans Grindy sans folie avant de torcher des parties "mosh" comme on en entend tous les jours chez Evelyne Thomas. L'ensemble de l'album laissera de marbre tous ceux qui cherchent à s'enduire les oreilles de quelque chose de consistant ou de savoureux. Ici, on est en plein Mac Do Metal, et c'est bien cela qui est agaçant. MILKING THE GOAT MACHINE n'apporte rien, rien du tout. Aucune originalité, aucune personnalité, aucune puissance, le vide… à perte de vue. Tout est lisse, l'autoroute du début à la fin: plat, sans virage, sans accélération ni ralentissement… et comme sur autoroute, on finit par avoir envie de s'arrêter lâcher un fil ou d'aller ronquer sous un arbre.

Le problème majeur de ce groupe c'est son manque total d'identité. Ce disque n'est pas fondamentalement daubeux, il est juste irrémédiablement chiant. La seule chose qui sauve l'album c'est la grosse touche CANNIBALienne, mais le hic c'est qu'elle se voit un peu trop. MILKING THE GOAT MACHINE a tellement tété les mamelles de CANNIBAL que parfois il vomit de longues gorgées de la laitance paternelle… On oscille entre plagiat et contrefaçon. Quant au reste, mieux vaut ne pas en parler, les "mosh" pour faire danser les crabes, le Grind en plastoc et les vocaux CÜI-CÜI-CÜI de poulet sous Red Bull et la reprise calamiteuse de "Wasting Away" de NAILBOMB… Non, faut pas en parler, sinon mon vocabulaire va glisser dans l'ordurier.

Bref, "Back From The Goats" ne vaut pas grand-chose, ça pourra éblouir quelques damoiseaux et jouvencelles, mais les vieux cons qui s'intéressent plus au goût qu'à l'emballage passeront leur chemin et zapperont ce groupe. La production est irréprochable mais elle ne cache pas la médiocrité de ce groupe qui ne casse pas des biques.


Rédigé par : Cobra Commander | 08/20 | Nb de lectures : 11428