MIKSHA... Drôle de nom pour ce groupe norvégien qui apparemment désigne un grand spectacle en Norvège. Norvège, vous avez dit Norvège? Aurait-on affaire à un énième groupe de black-metal, style de prédilection de ce froid pays? Et bien non! Loupé... MIKSHA joue plus dans la cour du metalcore industriel qui bastonne sévère.

En effet, le groupe ne rigole pas spécialement sur cet album qui vous pète à la gueule dès les premières notes de "Locomotive", le titre d'ouverture. Energie semble être le mot d'ordre qui a motivé l'écriture de ces 12 titres qui voient s'accoupler des riffs en béton armé, des rythmiques au hachoir qui vous martèlent le crâne et des passages bien plus mélodiques qui calment le jeu avant de vous asséner un violent coup derrière la nuque!
Pour vous donner une petite idée, on pense à des groupes comme INTERLOCK, KILL II THIS, FEAR FACTORY, MESHUGGAH ou RED HARVEST. Loin d'être faciles, les compos de "Collect Your Hazardous Waste" ont toutes leurs propres identités, le groupe ne tombant jamais dans la facilité et la redite. Pourtant, l'ensemble est étonnamment dense et compact, porté par une production clinique qui sied à merveille à l'avalanche de samples et autres effets électro qui sont un véritable fil conducteur de l'album.

C'est d'ailleurs ce dernier point qui fait la force de MIKSHA. Rares sont les groupes qui jouent aussi intelligemment avec cet élément. Sans être utilisés comme cache-misère (ce qui est malheureusement souvent le cas...), les samples et autres synthés jouent un rôle prépondérant au sein de ce rouleau compresseur musical, appuyant les rythmiques quant il le faut par des beats techno ou autres sons étranges ("Locomotive", Behind The Scenes"), créant des atmosphères originales quand on ne s'y attend pas ("What Fight?", "Win/Win") et relevant de mélodies les passages les plus lourds ("Beautiful War", "The Hunger"). Bref, c'est à mes yeux un excellent boulot qui a été réalisé ici et c'est assez rare pour être souligné.

Au niveau des vocaux, pas de grosses surprises: ça gueule fort les trois-quarts du temps (même si on regrette parfois un léger manque d'agressivité) ou ça chante en voix claire sur les passages mélodiques. Mais le chant sera peut-être le talon d'Achille du groupe, Fritz R. Pettersen semble suivre un peu tout ce qui se fait actuellement, le chant sonnant parfois un peu trop néo ("Beautiful War", "Reflect, Conclude, Return") mais sans non plus tomber dans le côté putassier souvent rencontré dans ce style. Dommage également que certaines rares parties de chant soient un peu incongrues par rapport à la musique... Des erreurs de jeunesse que le groupe saura sûrement gommer sur leurs prochaines réalisations.

Derrière une pochette au design naïf se cache une véritable bombe à retardement. MIKSHA frappe fort avec ce premier méfait qu'il serait dommage d'ignorer. Alors ne loupez pas le coche et préparez-vous à accueillir cette nouvelle déferlante du grand Nord.


Rédigé par : Foofur | 15/20 | Nb de lectures : 12981