Qui se souvient de CRIMSON GLORY ici ? Ce groupe culte a sorti trois albums entre 1986 et 1991, mais il faut dire qu’on a plus parlé d’eux à cause des masques qu’ils portaient et je ne sais pas trop si cela leur a plutôt porté chance ou au contraire décridibilisés. Quoiqu’il en soit, les deux premiers albums restent encore maintenant une référence en matière de Heavy Metal classieux. En 1999, le groupe a bien essayé de ranimer la flamme avec un quatrième CD, « Astronomica », mais apparemment sans grand succès. Il faut dire que le légendaire chanteur du groupe, MIDNIGHT n’était pas de la partie. Ce dernier s’est d’ailleurs fait très discret ces dernières années, mais je savais qu’il était toujours en vie, car il a chanté un titre sur le premier volume de l’Opera Metal GENIUS en 2002. Alors, avant d’écouter « Sakada », je m’attendais à de la musique dans cette lignée. Eh bien, je me suis planté, mais en beauté ! Je sais ce qu’a fait MIDNIGHT depuis 1991, il est parti s’installer à Katmandou et s’est imprégné de substances illicites… je ne vois que cette explication à l’écoute de l’album. « Incubus », le premier titre est pataud (malgré une courte accélération vers la fin), sans inspiration, assez chiant en définitive. Alors là, je me fais du souci, car en général, on retrouve souvent le meilleur titre en ouverture d’un CD, ou du moins, un morceau marquant. Donc, je trouve ce choix surprenant… mais une fois le disque terminé, je le comprends, car c’est le seul titre qu’ont pourrait qualifier de Metal et au final, c’est le meilleur… ou plus précisément, le moins pire. On a souvent comparé MIDNIGHT à Geoff Tate (QUEENSRYCHE), ici ce n’est pas le cas, son chant est la plupart du temps très planant et très agaçant ! Et musicalement, quand je parlais de Katmandou, c’était pas innocent, il nous fait du psychédélique à mille lieues du Metal. Les grosses guitares sont rangées au placard et quand elles ressortent ici ou là (« Little Mary sunshine », « War » ou l’interminable « Pain »), c’est pour sonner plus Rock que Metal et balancer des riffs répétitifs et vides. Mais la grande majorité de cet album est acoustique et on retrouve même du banjo, de la flûte et même des maracas ! Son vieux compère Ben Jackson est venu assurer la basse sur « Berber trails », un titre complètement… euh… comment dire… je vois pas comment on peut accrocher si on n’est pas dans les conditions de fumette… et encore ! Ou alors, vous vous collez « Berber trails » en matant « Le gendarme en balade », la scène où ils sont avec les hippies ! « Cat song », on dirait un mélange entre du DAVID BOWIE et une horrible ballade Country. Argh ! Quelle horreur ! Allez, pour terminer un petit mot positif quand même sur le sympathique début du title-track, avec une jolie gratte acoustique… et comme c’est le dernier morceau de l’album, on est soulagé de terminer ce chemin de croix.
Non vraiment, cet album est une énorme déception, mais qu’est ce qui lui passe par la tête à MIDNIGHT ? Il va droit dans le mur ! Il y a des chanteurs qui se sont risqués à sortir des sentiers battus, je pense en particulier à Bruce Dickinson et Michael Kiske et qui avec respectivement « Balls to Picasso » et « Instant clarity » , s’y sont brûlés les ailes, même si j’aime bien ces albums quand même. Les fans de Metal sont en général si sectaires. Mais, le problème avec « Sakada », c’est que ça va très loin et qu’il n’est pas bon du tout. C’est d’autant plus rageant quand on connaît le potentiel du bonhomme !


Rédigé par : Shaka | 06/20 | Nb de lectures : 10415