Quand un label axe toute la promotion d’un de ses jeunes poulains sur le lien de parenté d’un des membres du combo avec une personnalité établie de la scène au lieu de nous parler de l’essentiel, à savoir de musique, on se dit que ça commence mal. Midnattsol est en fait le groupe de la petite sœur de Liv Kristine que je ne vous présenterai pas. Alors autant casser le suspens (bien grand mot le cas présent) tout de suite, si sa sœur a laissé des marques indélébiles dans l’histoire du métal avec les deux premiers albums de Theatre of Tragedy, la dame du jour laissera au mieux quelques bons souvenirs à la personne qui aura écouté son album en janvier et qui cherchera le nom de son groupe cet été quand il n’aura rien d’autre à faire que de glander sur la plage.
Je n’ai rien contre les femmes dans le métal, au contraire j’ai un cœur assez grand pour toutes les accueillir mais désolé pour Midnattsol, je préfère les brunes et laisse les blondes à Shaka. Bien plus que ces considérations bassement physique, ce qui me gène avec Midnattsol est la platitude de leur musique associé à un aspect formaté et marketing évident. Le label colle une étiquette « folk métal nordique» à l’album, peut être à cause d’une ballade à la guitare acoustique « haunted », moi j’appelle ça du métal gothique à chanteuse. De toutes façons on se fout de l’étiquette tant que la musique est bonne mais pour le coup, c’est quand même ultra conventionnel. Alors oui en apparence c’est joli mais c’est comme les chocolats qu’on vend à pâques, quand on les voit on se dit qu’on va s’en foutre plein la panse mais quand on croque dedans on s’aperçoit blasé que c’est creux (ou plein de vide au choix) et qu’on s’est bien fait enflé. Le sentiment d’injustice prend alors le pas sur le goût du peu de chocolat qu’on aura vite ingurgité, aussi bon soit-il.
Cette image vaut se qu’elle vaut mais résume clairement mon sentiment vis à vis de ce groupe qui ne procurera qu’un plaisir bref, s’appréciant sur l’instant grâce à une exécution sans faille et une production léchée. La voix angélique qui rappelle de façon flagrante le lien de parenté qui uni Carme Elise à Liv ne possède évidemment aucune once d’agressivité. Pour trouver un soupçon de violence il faut se retourner vers les guitares qui sur certains titres peuvent bénéficier du qualificatif dark, à ce titre « dancing with the midnight sun » est un morceau presque grindcore en comparaison du reste de l’album. Si le qualificatif dark peut parfois décrire le travail des guitares il ne pourra certainement pas décrire celui des synthés qui, au lieu d’instaurer un climat sombre qui aurait été plus à propos, se contentent d’arrangements douceâtres. Les éléments folks qu’on peut trouver disséminés en touches succinctes sur les morceaux sont employés de façon beaucoup trop timide pour convaincre pleinement, la deuxième ballade acoustique « Tarefall » ne me contredira pas, le côté fleur bleue prenant le pas sur l’aspect nordique. En fait Carmen Elise s’inspire plus du dernier album de sa sœur que des premiers qui ont fait sa renommée.
Bref, un album qui propose de trop rares bons moments pour échapper au terme d’album moyen. Parce ce qu’il est question de la sœur de Liv on était en droit d’attendre mieux, tout simplement.


Rédigé par : Dark Tranquilou | 10.5/20 | Nb de lectures : 10299