MIDDLE CLASS RUT est un jeune combo américain formé par Zack Lopez (guitare/voix) et Sean Stockman (batterie/chant). « No Name no color » est leur premier album, et c’est donc main dans la main que les deux lascars partent à l’assaut du monde.
Ils ont d'ores et déjà été repérés par plusieurs radios américaines, ils font le pont entre THE MARS VOLTA et JANE'S ADDICTION et ils montrent de belles qualité de compostions... pas mal pour un début non ?
« New low », « I guess you could Say » et « Busy Bein Born » . Voilà les trois hits incontournables de "No name, No color". Si toutes les chansons avaient été du niveau de ces dernières, c'était carton plein pour les deux poilus. Malheureusement, on s'écarte à plusieurs moments du sujet et du coup MCR loupe le coche de très peu. Après cette introduction un peu désenchantée, on va quand même se décortiquer l'album, car il y a tout de même de putains de très bons moments qui se cachent à l’intérieur.

J’aimerais commencer en disant que si l’album est plutôt dans une veine rock/groovy/planant, il ne sent pas pour autant la facilité et en aucun cas la putasserie. A plusieurs moments, MCR peut d'ailleurs s'énerver et s'envoler vers des tempos Punk Rock tout en gardant la finesse musicale qui les caractérise dans la plupart de leurs compostions.
Les voix sont justes, claires, précises et souvent harmonisées, mais c’est toujours au service des chansons, jamais pour faire « genre ».
Juste deux bonhommes pour faire tout ce joli son… merde ça pose quand même. Ça dénote en tout cas d'un certain côté aventureux et d'une bonne capacité à pouvoir jouer de son instrument.
M. Zack Lopez joue quasi tout le temps en son « crunch » avec parfois une petite disto revancharde. Le bougre  est cependant accordé assez bas (en fait il semble utiliser plusieurs pédales d'effets, dont une qui détone la gratte) et il obtient du coup un son assez personnel, pouvant le rapprocher de RATM par moments. Volontiers crémeux, le son ne vient jamais bousculer les oreilles. Les souillures ce n’est pas ici.

Je souligne aussi un TRES BEL emploi de la pédale Whammy, qui pour une fois ne vient pas me gaver avec ses Whizz ! Whizz ! aussi systématiques qu’irritants. Sans être très technique (et donc un peu gavas), Mister Lopez a beaucoup de personnalité dans son approche du son et des riffs. Facile le mec.
La batterie vient se placer sur ce bel enchevêtrement mélodique avec puissance et clarté. Le jeu plutôt dépouillé de Stockham fait des merveilles sur les guitares et j’applaudis des deux mains quand je constate que lorsque l’économie est au service de la musique, elle fait des merveilles.

Le seul problème vient donc qu'à plusieurs moments le groupe se laisse un peu aller dans la redondance et use du coup ses meilleures mélodies en les noyant dans de longues minutes un peu répétitives. Cet état de fait est d'autant plus gênant que le groupe fait preuve d'un tel talent quand il est inspiré qu'on se dit qu'ils ont un peu péché par "progressisme bon marché". Reste au final un album agréable à écouter, qui se fait un peu oublier à certains moments, mais qui compense avec des passages de haute volée. Vivement la suite.


Rédigé par : Pamalach | 12.5/20 | Nb de lectures : 12324