J’ai un jour entendu Mordred, le chanteur d’IMPERIAL SODOMY, décrire à peu de choses près un album comme ceci, avec toute la délicatesse qui le caractérise : “Ben tu vois, son album c’est entre du pipi et du caca”. Une description qui convient parfaitement au nouveau projet solo de Kiske, mièvre comme une comédie musicale à la française et aussi utile qu’une paire de tongs en Sibérie.

On sait depuis son départ d’HELLOWEEN il y a un peu plus de dix ans qu’il ne veut plus faire de métal, donc même si j’espère toujours à chacune de ses apparitions retrouver le Kiske des deux premiers « Keeper Of The Seven Keys » (HELLOWEEN), je me suis fait une raison et attends surtout de ses albums de bons morceaux. Ma bienveillance a cependant des limites, que « Kiske » atteint dès la première bouse, « Fed By Stone », ballade pop acoustique très scolaire au refrain tellement cucul qu’on ne peut imaginer qu’il ait été écrit (et encore moins chanté) par le même homme qui a inspiré toute la vague speed mélodique qui a déferlé sur l’Europe à partir de la seconde moitié des années 90. Si « All-Solutions », toute aussi acoustique et molasse, se laisse malgré tout écouter grâce à ses réminiscences de « Don’t Run For Cover » (HELLOWEEN) et que « Knew I Would », avec ses faux airs de « Californication » (RED HOT CHILI PEPPERS) donne à peu près le change, on sombre dans le pathétique avec « Kings Fall » et on ne remontera jamais.

Les gars de Frontiers doivent se taper des rognons blancs à tous les repas depuis qu’ils ont accepté de sortir l’album solo de Kiske en échange de sa participation au projet maison PLACE VENDÔME, parce qu’il me semble difficile de croire en un projet tellement dénué d’intérêt, et encore moins d’en faire quelque chose de viable financièrement. Chacun des titres est plus sirupeux que l’autre, on a constamment l’impression qu’un filtre correcteur est appliqué sur sa voix, les refrains et les couplets sont insipides, le chant est mixé trop en avant (ce n’est pas que le groupe joue quoi que ce soit de transcendant, mais ça ne fait que mettre en exergue l’inconsistance de la prestation de « la plus belle voix du monde »)… cet album n’a décidément que sa pochette pour lui et c’est ce qui lui évite la bulle qu’il mériterait.

Je n’ai, bien entendu, pas le monopole du bon goût et ma chronique reflète mon agacement et ma déception face à une œuvre que j’estime bâclée et indigne de Kiske (même s’il en est très fier) ainsi qu’à l’égard de quelqu’un qui veut tirer un trait sur ses années au sein d’HELLOWEEN mais référence tout de même sur son site les enregistrements pirates sortis durant cette période …


Rédigé par : Dungorpat | 02/20 | Nb de lectures : 13481