On vous a déjà causé de Mgla sur VS. Au passage, le vrai nom du groupe contient un petit "l" avec une barre dedans genre "Je suis un athlète qui a pris un javelot dans le dos". Mais faisons-nous grâce mutuellement de cette lettre polonaise zarbie qui pourrit toute tentative de recherche sur un site conçu pour l'alphabet latin. Donc, je vous disais que Kryde avait déjà abordé la réédition de Mdlolci/Further Down The Nest en nos pages. C'est mon tour de me coller à son successeur, le pauvre Kryde étant débordé par son travail (il est masturbateur de taureaux pour l'insémination artificielle. Et croyez-moi, dans son métier de gros bras, on ne connaît pas de période vaches maigres). Et je m'y colle avec joie (à la chronique, hein). Hop.

Mgla est donc polonais. Pour ma part, le projet a été une bonne surprise de Crushing the Holy Trinity, split qui a gagné un statut culte de manière un poil exagérée. Le groupe a ensuite balancé trois EP, Presence en 2006, puis les deux abordés dans la chronique sus-mentionnée. Ce n'est donc que cette année, après huit années d'existence, que Mgla sort son premier véritable opus, en restant fidèle à l'écurie Northern Heritage.

Et sur Groza, le premier constat est que le tempo a baissé. Mgla était déjà adepte de passages bien groovy, avec une dose suintante d'accords plombés. Mais le projet des membres de Kriegsmaschine affectionnait surtout des rythmiques pétantes avec une bonne dose de noirceur et un emballage tirant sur le raw. Groaz met plutôt en avant les passages plombés, jouant sur des titres à l'âme mid-tempo qui accélèrent par endroits plutôt que l'inverse. Le dodelinement est donc lent, mais néanmoins irrépressible. Montées sur des mélodies ciselées qui se mémorisent en quelques instants, les quatre compos agrippent l'auditeur pour l'emmener dans des abysses noirs et haineux.

Allez, quitte à me prendre des pelletées d'insultes, je vais le dire: c'est comme cet album de Mgla qu'aurait dû sonner le successeur de Volcano de Satyricon. Noir, sale, qui sent des pieds. Un vrai truc de mâles couverts de sueur et prêts à te défoncer la gueule à la fin du morceau. Groza n'est pas une vague tentative pour mollement se donner un air rock'n'roll. Il porte une vibration dense qui prend dès les premières secondes et qui ne lâche plus la cage thoracique. Des mélodies simples, un sens du direct dans la face, une grosse dose de fuck you attitude. Caramba!

Si j'adhère complètement à l'esprit des compos, la production est en adéquation avec celui-ci. Si vous cherchez la dernière surproduction à la mode, passez votre chemin. Mgla donne toujours dans le brut de décoffrage. Ca fait plaisir d'entendre une batterie au son aussi sec, loin des triggs qui déforment de plus en plus notre perception du son. Chacun des autres instruments trouvent sa place naturellement, avec une gratte qui couine dans les mediums, une basse qui ronfle en arrière-plan, des vocaux écorchés (qui font justement penser à Satyr). Raah, ces grondements en train d'éructer "Groza"!

Bref, cet album est ma petite claque noire de la rentrée. Direct, froid et gluant. Raah lovely.


Rédigé par : Prince de Lu | 16,5/20 | Nb de lectures : 13694