MEZCLA - Salir Sin Pagar (Autoproduction) - 11/07/2011 @ 09h58
L'Hexagone regorge de petits groupes qui mériteraient plus d'exposition. Des petits groupes qui se sont, à force de travail et de concerts fait un nom dans leur région, mais qui ont du mal à s'imposer sur une plus grande surface géographique. Ce qui ne les empêche pas de se bouger, d'avancer, de se débrouiller avec le peu de moyens à leur disposition et, comme dans le cas de MEZCLA, d'enregistrer des produits de qualité ne se contentant pas de surfer sur le succès du style musical ou capillaire en vogue.

Le groupe existe depuis 2002, suite à la rencontre des deux guitaristes Alexis MUNOZ et Geoffroy GARRAUT, mais c'est avec l'arrivée de son bassiste actuel, Eymeric JACQUET, qu'il se stabilise et que les choses sérieuses démarrent. Une première démo, « Hermanos de Sangre », est enregistrée en 2007 et le premier album des Auxerrois, « Salir Sin Pagar », sort en fin d'année dernière dans un écrin ensanglanté qui attire l’œil dans un bac de disquaire mais qui manque malheureusement de personnalité, tout le contraire de la musique !

Si MEZCLA se positionne lui-même comme groupe de Death Metal, ne vous attendez pas à une déferlante de blasts ; le créneau du groupe est à rapprocher de la dernière période de DEATH, par exemple, soit un Thrash aux influences Heavy très marquées comme en témoigne le riff d'intro du premier morceau, « Cuatro Dias, Cuatro Noches », directement hérité de la NWOBHM. On peut également entendre METALLICA dans l'intro de « Salir Sin Pagar », le morceau, dont le son et le riffing nous ramènent en 1984 (miam!), quelques influences disséminées sur tout le disque, donc, qui suscitent la sympathie plus que le soupçon de plagiat : on sent que les musiciens partagent la même passion pour les mêmes groupes que soi, rien de tel pour démarrer une relation sur de bonnes bases ! Le choix de l'espagnol pour les vocaux contribue également à faire de MEZCLA un groupe pas tout à fait comme les autres malgré des morceaux qui, en dehors de quelques incursions flamenca, respectent les règles du genre et sont donc très facilement assimilables, certainement une des raisons qui font que le groupe est globalement bien reçu en concert, même par un public non Metal.

« Salir Sin Sagar » est composé de morceaux globalement mid-tempo, reposant sur de solides rythmiques et des constructions privilégiant les variations avec alternance de parties agressives, mélodiques, d'autres à la limite du progressif, ou du néoclassique qui font de chaque titre un chapitre riche en découvertes composant une œuvre qui se dévoile un peu plus à chaque écoute. Le chant écorché, qui évoque celui du Kémar (NO ONE IS INNOCENT) de « Utopia », apporte à la fois agressivité et émotion aux compos, la touche la plus personnelle du groupe finalement, celle qui le différencie immédiatement des autres formations évoluant dans le même registre. MEZCLA sait comment capter l'attention de l'auditeur, avec des débuts de morceaux souvent accrocheurs et entraînants (« Alianza Eterna », « Bruleria Por Metal »), quelques notes d'un break qui vous replongeront dans les grandes heures de MAIDEN ou un interlude avec guitares acoustiques, voix parlée, et sons de pluie qui tombe (« Sin Mirar Me »). Il y a bien quelques longueurs, surtout sur la deuxième partie du disque, mais sur la grosse soixantaine de minutes qui y sont gravées, elles ne sont finalement pas si nombreuses que ça et les deux bonus offerts les font très vite oublier, principalement l'excellente reprise de DEATH, « Leprosy », qui clôt le disque de très belle manière. MEZCLA la reprend fidèlement et abandonne pour l'occasion le chant en espagnol pour l'anglais mais y insère une partie flamenco bien personnelle quand arrive le solo qui non seulement ne dénature pas ce monument du Death Metal mais l'enrichit d'une manière que Schuldiner aurait certainement appréciée.

Ce premier album peut donc être considéré comme une réussite malgré ses quelques défauts, une réussite qui s'étend même à la production qui permet à chaque instrument de s'exprimer sans empiéter sur l'autre, même si la batterie est peut-être légèrement trop en avant et son rendu trop synthétique par rapport à des guitares et une basse qui sonnent de manière très naturelle. Une fois le volume de la sono poussé un peu, ces détails passent cependant au second plan et on apprécie grandement d'écouter un album de Metal en montant dans les décibels sans entendre ce désagréable grésillement qui semble être devenu la norme de trop de « grosses » productions...

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Rédigé par : Dungorpat | 14,5/20 | Nb de lectures : 12514




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