METATRONE, qu'est-ce que c'est? Non, ce n'est pas un nouveau Transformer qui aurait échappé à ma vigilance. C'est « tout simplement » un jeune groupe italien de Heavy-Prog chrétien et, accessoirement, le plus grand, le plus puissant des anges, celui qui est supposé porter la voix de Dieu (j'aime bien faire le mec cultivé alors qu'en fait j'ai découvert l'existence du Metatron dans Dogma de Kevin Smith...).
Avec METATRONE, qu'un confrère allemand a déjà qualifié un peu injustement de croisement entre STRYPER et RHAPSODY, on n'est pas vraiment dans un registre chrétien soft mais bien dans le cadre d'un groupe foncièrement militant qui bénéficie du soutien de l'Eglise catholique italienne et qui a pour but avéré de prêcher l'amour et de répandre la parole de Jésus Christ, notre « saigneur », auprès des jeunes amateurs de Métal.
Musicalement, ça n'a pas forcément grand chose à voir avec du RHAPSODY, ça se rapproche beaucoup plus en fait de groupes italiens de Heavy-Prog comme VISION DIVINE dans lequel a effectivement chanté pendant un temps un certain Fabio Lione (d'ailleurs VISION DIVINE possède également une très forte sensibilité chrétienne même s'il n'est pas à proprement parler un groupe de White Metal).
La production est malheureusement un petit peu just et la voix du chanteur (Jo Lombardo) est, de prime abord, assez crispante (un peu comme lorsque James LaBrie est à l'ouest, c'est à dire souvent). Après quelques écoutes cependant, on s’y fait un peu et on arrive même à oublier ce qui pourrait passer pour du prosélytisme déplacé (voir le titre introductif « Veni Creator Spiritus » qui est un ancient chant grégorien). Si METATRONE s'en sort très bien sur les passages à tempo rapide (The Best Way), si les duels clavier-guitares sont très frais et plaisants (Mirror City Train), il se dégage tout de même de l'ensemble un sentiment de légèreté mêlé à un manque de puissance flagrant (que ce soit la voix -aiguë mais toujours mélodique-, la batterie...) qui, a priori, ne colle pas super bien au titre de l'album.
Le label Scarlet Records ayant rejoint le projet METATRONE assez tardivement, l'album a été enregistré grâce au soutien financier du séminaire théologique de Catania, seul l'avenir nous dira si le prochain opus du groupe sera plus ambitieux et plus professionnel. Jusque-là, METATRONE restera ce qu'il est, à savoir une sympathique curiosité. Rien de plus, rien de moins.


Rédigé par : BigHenry | 11/20 | Nb de lectures : 11778