Désormais seul membre fondateur de l’église du métal après le départ du batteur Kirk Arrington, Kurdt Vanderhoof ne baisse pas pour autant les bras et semble croire plus que jamais en son METAL CHURCH ! L’explorer, emblème du groupe depuis le premier album éponyme en 1984, n’a jamais été aussi rayonnante et le titre de l’album lui-même est porteur d’espoir, comme si son leader savait désormais que quoi qu’il arrive, le salut de METAL CHURCH ne dépendrait que de lui-même, le groupe étant devenu au fil des ans une entité indépendante des musiciens qui y font halte.

Voilà en effet plus de vingt ans dédiés au heavy thrash par l’intermédiaire de ses diverses formations, et « Alone In The Dark » ne fera pas exception à la règle : fortement enraciné dans les années 80, on pourrait presque par instants le qualifier d’obsolète si des tueries comme « Mirror Of Lies » ne venaient pas nous rappeler que tout vétéran qu’il est, METAL CHURCH sait encore faire parler la poudre ! Principalement destiné aux nostalgiques de cette époque bénie pour le métal, où un groupe assez inconscient pour s’appeler METALLICA pouvait devenir l’un des plus gros de l’histoire du rock, ce huitième album fait la part belle aux soli de guitares et aux riffs millésimés. Une étude approfondie (comprenez quelques séances d’écoutes intensives) laissera cependant apparaître de nombreuses longueurs auxquelles Ronny Munroe, en charge du prêche depuis « The Weight Of The World » (2004) n’est pas étranger. Sa voix, mélange de Blaze Bailey (BAILEY, ex-MAIDEN, ex-WOLFSBANE) et de Biff Byford (SAXON), n’est pourtant pas désagréable en soi, mais les lignes de chant sont monotones et ne font qu’ajouter au manque de dynamisme de l’ensemble.

Le groupe a délibérément cherché à faire un album old school, et en ce sens il a pleinement réussi, même la production est à l’unisson avec une basse très présente caractéristique de cette époque. Heavy d’hommes ou thrash aseptisé, « A Light In The Dark » n’est pas si loin que ça du « Set The World On Fire » d’ANNIHILATOR (« Son Of The Son ») et plaira sans doute aux nostalgiques de « The Dark », leur album culte : on y trouve power ballads (« Watch The Children Pray 2006 », hommage touchant à David Wayne, le premier chanteur), titres speed (« Mirror Of Lies »), morceaux épiques (« Temples Of The Sea », qui frôle les dix minutes) ou puissants (« Beyond All Reason », à la rythmique hetfieldienne)… une carte de visite plutôt bien foutue sur le papier en somme, mais qui manque cruellement d’énergie pour un disque aussi long (une soixantaine de minutes).

Difficile de donner un avis totalement objectif sur un tel album, parce qu’il est totalement anachronique. Si IRON MAIDEN sortait un « Powerslave 2006 », nul doute que l’engouement serait général, mais METAL CHURCH n’a jamais eu une telle popularité et « A Light In The Dark » risque de passer inaperçu des vieux fans et encore plus de la jeune génération qui le trouvera certainement trop mou…


Rédigé par : Dungorpat | 10/20 | Nb de lectures : 13211