« In Cauda Venenum est le 2nd album de MESSALINE et les plus observateurs auront remarqué que cela fait 2 ans que j'en fais mon chouchou pour l'année suivante (pour 2008 et 2009) car le premier album des ex ABSURD (le groupe de prog français, pas le groupe extrême), « Guerres pudiques », avait très fréquemment tourné chez moi et dans ma voiture. Le problème avec les œuvres (disques, livres, films ou BD, « Chinese Democracy ») que l'on attend longtemps, c'est qu'elles finissent très souvent par décevoir... Déception que j'ai ressentie lors des premières écoutes mais qui suite à l'apprivoisement de la bête s'est complètement estompée. La base de MESSALINE est toujours belle et bien là. Mais Aline, rappelle-nous ce que (tu) sait ? Un heavy metal mélodique ciselé, non pas par six oeufs laids mais 3 virtuoses et surtout des mots pondus (restons dans la métaphore aviaire) par un vocaliste (et non veau qu'a liste) de talent. En français bien évidemment c'est ça qui fait la force desdits lyrics.

Il me semble que le groupe a mis un tigre dans son moteur, car les tempos me semblent plus enlevés et les titres plus agressifs, se rapprochant d'un KILLERS, qui leur(sse) avait permis de reprendre « French paradox », donc ce n'est peut-être pas si paradoxal que ça.

« Espèce d'Icône » est un titre rapide avec un fond thrash, traitant à la Chattos des sectes (à qui il mettrais bien un coup de pied occulte). MESSALINE a toujours aimé (jaqué aussi) parler d'Histoire, et « Le bûcher des vanités » nous cause presque sérieusement de Jérôme Savonarole qui a voulu savonné Florence de ses péchés à la Renaissance, le musique est, cette fois, un mid tempo, assez lourd. Si « le bûcher » est presque sérieux, ce sérieux brûle pour « L'infirme amant », histoire de mutilation d'un cul-de-jatte lubrique sur fond de guerre du Vietnam, qui reste dans le mid tempo avec une rythmique acoustique alternée avec des passages speeds saturées. Eric tel Gollum, ce dédouble avec des vocaux dédoublés, voix chuchotée/voix chantée. On trouve aussi un break lourd sur lequel la voix est carrément à l'envers. « Toujours plus bas » commence avec un excellent riff mid tempo mais le titre aura à la fois une accélération et un break lent, Mick (le guitariste) se lâche pour un très long solo en plusieurs parties. Pas le temps de reprendre son souffle pour « Souffler dans le cul de Lucifer » qui reste assez rapide. Après avoir fait et rit (accident après avoir souffler dans un cul), « Fin de règne » nous parle de féerie, c'est encore assez rapide, le chant heurté est assez bizarre aux premières écoutes puis on s'y fait (fée?) très bien, cette fois-ci c'est Stéphane qui se lâche et on a droit à un passage de double grosse caisse de l'adroit. Après la reprise killer de KILLERS sur le premier album, on a un passage à la moulinette de 2 titres du répertoire de la chanson française avec le brassage de « Nougayork » de Nougaro avec les « Idées noires » de Lavilliers (en gros on reste en ville quoi) qui nous donne un « Nougat noir » du chef, le résultat musical de cette cuisine est un mid assez lourd avec une voix féminine sur le refrain. « Zéle de Poulet » (donc on est toujours dans la cuisine) est certainement le bijou du disque tant au niveau de ses paroles culino-policières que de sa musique bien poivrée. Retour à l'Histoire avec celle du grand maître Jacques de Molay (comme les oeufs du début de kro peut-être?), templier qui a subi la question en étant écartelé avec « Ecarte-les », un titre rapide qui vire au complétement speed avec un Mick qui ne lésine pas sur le solo. « Tragic circus » est la seconde perle du disque à mon goût, avec une nouvelle rythmique acoustique puis une transformation (abracadabra!) en morceau heavy speed et enjoué (nous sommes au cirque les n'enfants). On termine avec une outro où Chattos se corpsepainte et s'essaie à la voix black.

Au final je ne saurais dire en ce mois d'avril si on tient là l'album de l'année, mais préparez-vous à des ânées d'écoutes! Si vous avez aimé le premier vous en reprendrez bien volontiers une seconde galette !

Le rédacteur présente toutes ses sincères excuses au parolier pour son hommage bien loin de refléter son immense talent... Talent d'écriture que vous pouvez retrouver dans son livre, "Guère pudique", qui regroupe tous ses textes (MESSALINE et ABSURD), des inédits et des billets d'humeur.


Rédigé par : papy Cyril | ces oeufs et un demi, patron!/vin | Nb de lectures : 10788