Il aura fallu que j'emménage sur Paris pour découvrir Merrimack, il y a quelques années maintenant. Ne connaissant pas les albums, j'ai reçu la première prestation live du groupe comme un choc traumatique. Sous couvert d'un black assez traditionnel, autant musicalement que dans les textes, le groupe avait écrasé l'auditoire sous sa puissance de feu, grâce au charisme malsain du géant blond qui tenait le micro, là haut, tout là haut... J'avais ensuite dû attendre la compil de démos "Obsecrations to The Horned" pour mettre la main sur une sortie du groupe. J'avoue avoir un poil déchanté à l'écoute car, bien que les morceaux soient de qualité, même l'hymne "Paedophilic Orgasmatron" ne rendait pas la glauquitude du live. J'attendais donc avec intérêt un vrai nouvel album des franciliens.

Et dès "Seraphic Conspiracy", la baffe est là. En surimpression d'une approche toujours traditionnelle et scandinave du black, Merrimack intègre des subtilités dans son bourrinage raw. Les variations de la batterie et principalement de la voix donnent un énorme relief à l'ensemble. Ca assène sec en conservant l'ambiance du sépulcre fraîchement ouvert. Déjà très impressionnant sur scène, Terrorizt livre une prestation sans faille, enchaînant hurlements de damnés avec des grondements d'outre-tombe.

Impossible de résister à la déferlante de blasts, on est irrémédiablement entraîné dans les abysses (Merrimack, en ancien celtique). Il faut attendre le mid tempo écrasant de "The Birth of a Life's Sacerdoce" pour souffler un peu. Pour le reste, ça avoine bien sévère mais le wattage ne fait pas d'ombre à des ambiances glauques de bon aloi et de nombreux ralentissements viennent poser leur atmosphère méphitique. Nom di diou...

Je vous laisse la surprise du ghost track une fois lancée le dernier titre de l'album. Nonobstant les presque huit minutes de silence de ce dernier titre, voila près de cinquante minutes de sensations fortes. Merrimack réussit la bonne surprise qu'on pouvait en espérer. Entre les albums de Vorkreist, Angmar, Belenos ou Otargos et maintenant cet excellent "Of Entropy And Life Denial", la scène française nous prouve encore une fois sa valeur cette année.

Sortie officielle: 6/6/6 (évidemment)


Rédigé par : Prince de Lu | 16,5/20 | Nb de lectures : 15621