Je me souviens du premier album de Mephistopheles « landscape symphonies » sorti en 1997 avec sa pochette représentant le château de cendrillon en version black métal. Depuis cet album de black sympho conventionnel je ne m’étais plus intéressé au groupe. Quelle surprise donc à l’écoute de ce « death unveiled », la pauvre cendrillon ne doit pas en croire ses oreilles et se fait méchamment savater la gueule à coup de riffs death métal. Si à l’aube de la création il était de bon ton pour un groupe de black de critiquer le death, aujourd’hui les deux styles forniquent ensemble et nous offrent des œuvres violentes et mélodiques. Il faut avouer que la puissance et la technique du death associés à la froideur du black ont de quoi en réjouir plus d’un. Mephistopheles l’a bien compris, inutile de persévérer dans le clonage de cradle of filth vive les OGM musicaux. Depuis la première démo (1994) beaucoup d’eau a coulé sous les ponts et Mephistopheles a énormément gagné en assurance aussi bien sur disque que sur scène. La production de ce dernier effort signée Jörg uken est claire et puissante, elle met parfaitement en valeur la musique du groupe qui se veut directe, percutante et sans temps mort. Le côté gothic du groupe a été balayé, les ambiances à l’eau de rose (noire) aussi, il ne reste qu’une brutale mixture de black, de death et de bon vieux thrash des familles. Le substrat de base est quand même le black métal, c’est sur ce dernier que sont venus se greffer les éléments death et non l’inverse. Si le but de la manœuvre était d’accentuer la violence des compos et bien le pari est réussi. Pourtant le groupe n’a pas pour autant négliger les atmosphères ce qui explique la présence du synthé qui raccroche le groupe à son passé, ce dernier sait se faire entendre dans ce déluge de guitare et quelques nappes émaillent les compos. Du côté des guitaristes ça joue vite et bien, les guitares érigent un mur sonore duquel se détache de temps à autre quelques petits solos finement exécutés. Le batteur est en place et martèle ses fûts comme un damné. Le problème avec ce genre d’album c’est qu’à la première écoute on ne retient pas véritablement les morceaux, c’est bien fait mais une fois qu’on s’est enquillé l’album on a juste le souvenir d’un groupe qui joue à fond, d’un chanteur qui gueule et puis voilà, il faut vraiment persévérer pour essayer de retenir un truc. Une fois qu’on a fait l’effort d’écouter l’album plusieurs fois on se surprend à appuyer sur la touche repeat de la chaîne. Les morceaux devenus familiers il est dur de résister a ces neufs missiles (à noter la reprise en bonus track de « whispering shadows » de Unamited), preuve que le groupe a réussi son entreprise. Je regrette cependant le manque de variations au niveau du chant, un peu plus de diversité ne nuirait pas à l ‘ensemble, au contraire.


Rédigé par : Dark Tranquilou | 14.5/20 | Nb de lectures : 8830