Pourquoi faut-il que le sort s’acharne contre moi et que le hasard fasse en sorte qu’il m’incombe de chroniquer la plupart des pignouferies que nous recevons ?

Voici donc MENTAL DEGENERATION UNIT qui nous inflige son troisième album, flirtant avec le zénith de la débilité franchouillarde. Avec une sorte de concept album coprophile alternant parodies, grindcore et folk moyenâgeux, les six ménestrels de M.D.U. ont repoussé les limites du politiquement correct au travers de trente-cinq titres navrants. En effet, l’ensemble des textes de cette rondelle (si j’ose dire) tourne autour d’une déclinaison malodorante de tout ce qui peut se rapprocher de près (voire même de très près) ou de loin à un thème anal puéril et outrancier. De l’adaptation insolente de « Raining blood » pour voix et kazou, à la parodie de Chapi-chapo (rebaptisée « Scati Scato » pour l’occasion), celle de l’inspecteur Gadget ou encore la reprise de « Billie Jean » de M. Jackson, rien ne nous est épargné dans cette calamité numérique. Il est incroyable de constater l’énergie déployée par le groupe pour nous plonger dans la traversée d’un cd d’une nullité abyssale. Dans un sursaut de lucidité le groupe s’auto-analyse en affirmant que les acheteurs potentiels se seront bien faits enculer avec l’acquisition de cette catastrophe. Pourtant les parties grind ne seraient pas si mal si la mise en place n’était pas aussi aléatoire. Les délires médiévaux ainsi que les conneries en tout genre apportent des variations intéressantes qui aident à faire passer la pilule.

Presque honteusement, j’avouerais que certains passages m’ont fait scandaleusement pouffer lors de ma première écoute, tels les titres : « Oussama pas l’air très solide ces deux tours là », « Du Champomy ou je baise ta mère » de même que la lecture de la bio la plus tristement poilante qu’il m’a été donné de lire. En revanche les passages qui ont suivi sur ma platine, n’ont réussi à provoquer chez moi qu’une succession interminable de soupirs désolés. Vous l’aurez déjà compris, ce cd de M.D.U. est à prendre au 46 829 140ème degré et le groupe s’instaure comme le mixage décadent que pourrait représenter l’accouplement d’un triptyque ULTRA VOMIT / GRONIBARD / PURULENT EXCRETOR. Il apparaît clair que ces bougres de pyrénéens s’amusent comme des gosses en récréation sur cet enregistrement volontairement infantile. Fait plutôt surprenant, la production est plutôt correcte, ce qui a pour effet de mettre encore plus en évidence l’approximation musicale des rythmiques. Tout n’est cependant pas à jeter, les parties grind tapent mal mais fort, le côté moyenâgeux est bien fichu et les idées sont là. Hélas, la surenchère du pipi-caca tire irréversiblement « le retour du doigt » vers le bas et fait passer au second plan les quelques aspects positifs de cet album.

Il y a même une vidéo sur ce cd mais je ne préfère même pas en parler tellement ça me déprime.
Je dois me faire trop vieux pour ce genre de conneries… Désolé…


Rédigé par : Tonton | 07/20 | Nb de lectures : 14506