Parfois, il y a des CDs qui font ressentir toute une palette de sentiments dès la première écoute. C’est en effet quelques secondes après avoir inséré « Heartland » dans ma platine que l’émotion a envahi la pièce dans laquelle j’étais.

Meleeh est un groupe de hardcore suédois, dont je découvre l’existence grâce à ce disque. Déjà responsable d’un album sorti en 2005 « Another Low A New Hollow », la fiche promotionnelle ne tarit pas d’éloges quant à ce groupe. « Heartland » est un joli nom pour un disque, dont on imagine le contenu. Ce patronyme évoquant la sensibilité et l’emotion ne peut qu’interpeller. Ajoutez à cela un artwork fleural mais sobre et vous obtiendrez un packaging sans équivoque.

A fleur de peau… Telle est l’expression qui correspond à cet album riche, sincère, joué avec les tripes. Car là où Meleeh excelle, c’est bien dans l’expression de ses sentiments. La musique pratiquée par les Suédois suinte le désespoir, la colère et la frustration à chaque instant. Entre explosion de colère et dégagement de peine, Meleech cherche à frapper l’auditeur, à l’interpeller grâce à sa musique et ses paroles… et y arrive à merveille.

Une fois « Angstridden » lancé, il est en effet difficile de ne pas deviner l’omniprésence des mélodies ainsi que la recherche muscale. Mélopées variées et cristallines, variations de tempos et de rythmiques, breaks nombreux… Autant de paramètres qui font transparaître la volonté du groupe à composer des titres riches et dotés d’un réel pouvoir de sensibilisation. Tout au long des 9 titres qui composent ce « Heartland », Meleeh ne cesse de frapper droit au cœur.

Il faut en plus ajouter à cela les paroles, tristes et réellement aigres. Tournant sans arrêt autour de la dépression, de la frustration, des regrets et amerture, chacun des textes écrits par le groupe semble plongé dans un tourbillon de désespoir. Totalement en adéquation avec la musique des Suédois, elles accroissent l’impact des compositions en affirmant l’ambiance de mal-être qui brille son omniprésence. La porte micro du groupe, Thomas, possède également un timbre criard et riche à plus d’un titre. Jouant réellement sur le tableau émotionnel, on sent Thomas très impliqué dans son rôle, sa voix hurlée transpercant les tympans.

Du côté de la production, rien à de redire. Produit par William Blackmon (Children Of Fall, Gadget), le son est professionnel et nickel, clair et précis. Aucun des instruments n’est réellement mis en avant et chacun est à sa place.

Meleeh frappe un grand coup avec ce « Heartland » et devrait sans aucun doute marqué la scène hardcore cette année, tant ce disque est riche, sincère et émouvant. A découvrir sans plus attendre.


Rédigé par : Vision Of Beuh | 15/20 | Nb de lectures : 9935