Faisant partie des figures emblématiques de la Neue Deutsche Härte, MEGAHERZ est surtout pour moi le groupe d’origine d’Axel et Noel d’EISBRECHER, et rien de plus. Je ne me suis jamais vraiment penché sur leur discographie, quelques morceaux écoutés à la volée me faisant juste dire « ouais, c’est du EISBRECHER en moins bien quoi ». Je vais pourtant devoir m’y mettre avec le promo de Götterdämmerung, 8ème album de ce groupe de Metal-Indus allemand existant depuis 1993.

Et Zyx music a été généreux en nous faisant parvenir l’édition die-hard de cet album, sous-titrée « Wacken:Live:Edition », qui comprend donc en bonus un DVD du concert donné au Wacken 2012 par le groupe. Un petit concert, quoi de mieux pour découvrir l’univers du groupe ? Une fois n’est pas coutume, je vais commencer cette chronique en évoquant le DVD bonus. Un court concert (33 minutes, 7 morceaux plus une intro) qui nous présente le quintette allemand sous le chapiteau du Wacken (celui avec un ring de boxe entre deux scènes). Sur la forme, le DVD est correct pour un DVD bonus, l’image est bonne malgré quelques approximations et le son est tout simplement impeccable. MEGAHERZ est en promo et sur 7 morceaux, 3 sont tirés de Götterdämmerung, dont le single "Jadgzeit" joué d’entrée qui se pose comme un hymne pour le groupe (surtout que le groupe est alors accompagné sur scène de la chanteuse Kayla pas vilaine du tout). Le show est classique mais efficace, c’est du Metal-Indus après tout et on ne s’attend pas à des artifices à la RAMMSTEIN pour autant. Leur chanteur actuel Lex, clone visuel et vocal d’Axel, possède un minimum de charisme et tient le concert de sa poigne, où le groupe présente quelques morceaux bien couillus comme "Heuchler", "5. März" et "Miststück" qui ont un bon potentiel tubesque. Un court concert très sympathique à défaut de présenter un groupe super original de Metal-Indus allemand, et sa courte durée est appréciable car on aurait pu s’ennuyer si le show s’était prolongé, surtout que le groupe semble également posséder dans son répertoire quelques morceaux plus « gothiques » (comme "Mann im Mond" joué ici). Le show est suivi d’un « Behind the Scenes » sur la session photo du livret, qui présente les membres du groupe grimés en clowns, s’amusant avec des modèles très court vêtues. On retrouvera également en bonus les clips de "Jadgzeit" et "Herz Aus Gold".

Voilà pour le DVD qui est bien évidemment plutôt destiné aux fans, dans son emballage double digipack A5 qui présente également des cartes postales, un sticker et un « fan pass » plastifié. Maintenant que ma première approche sérieuse avec le son de MEGAHERZ est faite, passons à l’album. Sans trop me mouiller, je subodore que Götterdämmerung n’est pas le meilleur album de MEGAHERZ. Certes, la scène NDH est en légère perdition et les groupes du genre ont du mal à livrer de bons albums ces dernières années, mais ce n’est pas MEGAHERZ qui va relever le niveau. Le single d’entrée "Jadgzeit" passe mieux sur scène, c’est une certitude. Et si dans l’ensemble, MEGAHERZ se pose comme un groupe plutôt percutant qui met en avant les riffs Indus tranchants, Götterdämmerung est un album globalement plat. Des riffs, du chant bien « allemand » (avec souvent quelques passages plus parlés à la Till Lindemann), des riffs, des effets électro en toile de fond, des riffs… MEGAHERZ tombe ici dans la facilité et ses compos sont loin de jouir d’une inspiration exceptionnelle. Du coup, ce sont les morceaux légèrement « goth » qui s’en sortent le mieux, aidés par un Lex qui possède tout de même un très bon organe vocal : ainsi "Heute Nacht" (de loin le meilleur morceau de l’album), "Das Licht Am Ende der Welt", "Mann im Mond" et "Herz Aus Gold" se laissent admirablement apprécier. Mais pour le reste, et c’est le sentiment qui prédomine dans la globalité de l’album, Götterdämmerung est juste un album lambda de Metal-Indus allemand, poussif et répétitif, à l’image d’un "Prellbock" sans aucun intérêt. "Keine Zeit" est bien plus rentre-dedans, "Rabenvater" penche nettement vers du RAMMSTEIN, et "Feindbild" ressemble un peu à du SAMAEL, mais la plupart des tentatives de MEGAHERZ pour sortir du bois sont bien vaines.

A noter qu’en bonus de cette édition, on retrouve un morceau curieux : "Tiefer", single récent de IN STRICT CONFIDENCE, repris à la sauce MEGAHERZ. La version d’origine étant très moyenne, inutile de dire que cette reprise est bien plus dynamique, ce qui nous donne une bonne surprise. L’inédit "Gegen den Wind" ressemble quant à lui à un morceau « épique » de OOMPH!, bref rien de bien mirobolant. Tout comme l’album entier qui est, je le suppose très fort, loin d’être le meilleur album de MEGAHERZ (ou alors c’est un groupe de piètre qualité depuis leurs débuts, ce dont je doute). Si Götterdämmerung n’est pas une catastrophe comme le dernier OOMPH! et se laisse écouter, il n’est néanmoins pas un album de NDH qui restera dans les mémoires. NDH qui va mal et dont 3 des piliers ont sorti un album moyen ou mauvais en 2012 (EISBRECHER, OOMPH!, MEGAHERZ). Je pense quand même que ce groupe a la capacité pour faire quelque chose de bien plus remarquable, et les quelques morceaux anciens joués au Wacken m’ont donné envie de me pencher sur leurs précédents méfaits à l’occasion. Ce nouveau MEGAHERZ est un disque de Metal-Indus allemand assez moyen en définitive, qui ne plaira probablement qu’aux fans un minimum tolérants. Il leur restera le DVD bonus plutôt cool, s’ils ont le courage d’investir dans cette « Wacken:Live:Edition »…


Rédigé par : ZeSnake | 12/20 | Nb de lectures : 12825