MEFISTO - 2.0.1.6 : This Is The End Of It All... The Beginning Of Everything... (Vic) - 16/06/2016 @ 07h07
Souvent il vaut mieux vivre sur son passé et sa légende plutôt que de vouloir revenir au premier plan au risque de les saborder, les exemples de ce type sont nombreux dans le cinéma, le sport et la musique où chez cette dernière plein de groupes tentent depuis quelques temps des come-back plus ou moins réussis ou improbables. Le dernier cas en date est celui des vétérans suédois de MEFISTO, qui ont été des pionniers de l’extrême en démarrant leurs activités dès 1984 avant de les stopper en 1987, cette courte période leur laissant le temps de sortir deux démos devenues cultes avec le temps « Megalomania » et « The Puzzle », bien que l’ensemble soit très primaire et jouissent d’un son crade au possible.

Hormis une compilation (on devrait plutôt dire intégrale) sortie en 1999 (puis rééditée en 2014) les membres du trio n’avaient plus fait parler d’eux depuis leur séparation, pourtant voilà que trente ans après leurs débuts ils ont décidé de remettre le couvert mais entre-temps de l’eau a coulé sous les ponts et rapidement cela va s’entendre. Car en plus d’être totalement inutile et raté ce retour vire carrément au foutage de gueule puisqu’après avoir annoncé que sortait enfin ce premier album il s’avère qu’en fait trois des huit titres qui le composent sont des propres reprises de leur répertoire. Hormis le fait qu’ils sont mieux produits et que c’est désormais Omar Ahmed qui s’occupe du chant (en lieu et place de Sandro Cajander) « Act Dead », « Frost Of Inferno » et « The Puzzle » conservent leurs aspects primitifs et scolaires mais assez accrocheurs, et heureusement d’ailleurs car pour le reste c’est d’un ennui total.

En effet les nouvelles compos sont absolument chiantissimes, ringardes, dénuées d’imagination et surtout beaucoup trop longues, ce qui fait que le peu de variété des tempos et des riffs s’entend instantanément jusqu’à lasser très rapidement comme « Deathrace » qui après un début tout en acoustique et en larsens se la joue très lent et quasiment doomesque, avant ensuite d’accélérer et de même nous offrir des passages de double (il faut en profiter il n’y en aura pas beaucoup d’autres) et de la mélodie notamment au niveau du solo. Cependant un des problèmes vient du fait que l’ensemble est trop forcé et sonne même légèrement amateur car ces différents ensembles ont du mal à bien se mélanger et à trouver une cohérence, malgré les efforts au niveau des parties lead qui sonnent vraiment bien mais qui font beaucoup trop décalées par rapport au reste. Si ce titre à l’instar du suivant (« Void ») possède malgré tout quelques passages un peu remuants et de la diversité la suite sera hélas une chute vers un puits sans fond avec tout d’abord « Heads In The Sand » aux expérimentations vocales franchement limites et qui met une plombe à décoller, avant d’enfin donner envie de légèrement taper du pied grâce à quelques courts moments sympathiques mais qui ne durent pas et font retomber l’ensemble dans les abîmes de la médiocrité. Et que dire sur « Hate Consumes Me » qui pompe allègrement sur BLACK SABBATH au niveau du riffing (celui-ci ne bougeant quasiment pas tout du long) mais qui n’a pas du tout le talent de la bande à Tony Iommi, et alors le summum est atteint avec « 2.0.1.6 » où il ne se passe rien sinon un baillement interminable vu que l’encéphalogramme du rythme reste désespérément plat.

Même si les solos sont dans l’ensemble réussis, ils détonnent beaucoup trop par rapport au reste et qui plus est sonnent vraiment rétro (la production y étant pour quelquechose également) tout comme l’ensemble des trois-quarts d’heure où l’on s’emmerde royalement, vu que le groupe n’a finalement rien à dire et surtout rien à apporter à la sphère musicale. Quand on pense qu’il a fallu trois décennies pour sortir ça c’est à n’y rien comprendre vu que les nouveaux morceaux sont nazes, heureusement que les anciens plus inspirés ont remonté un peu le niveau et ça sera finalement le seul intérêt de cet album, celui d’avoir permis d’entendre leurs débuts avec un son digne de ce nom, mais c’est quand même nettement insuffisant. Quand en plus on voit le nom pompeux et à rallonge de celui-ci, ainsi que sa pochette absolument immonde on se dit que franchement c’est un retour qui ne sert à rien, si ce n’est à saturer encore un peu plus le marché musical qui n’en a franchement pas besoin.




Rédigé par : GabinEastwood | 06/20 | Nb de lectures : 8014




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