Je l’avoue bien volontiers, j’ai été, dans un premier temps, très sceptique lorsque j’ai constaté que cette première démo de MAËLSTROM était distribuée par Adipocère. Non pas que je nourrisse de quelconques griefs à l’égard de Christian et de son label mais je sais que, sous le prétexte fort honorable de vouloir parfois rendre service à des groupes de sa région, Adipocère se retrouve à distribuer, de temps à autre, des enregistrements qui ne devraient pas sortir des locaux de répèt. Et ce n’est pas cet affreux logo, à peine lisible, qui allait me rassurer sur ce point.
Quoiqu’il en soit, la Savoie, Haute ou pas, ne faisant que très épisodiquement parler d’elle (ils deviennent quoi EVOHE ?) c’est avec une attention toute particulière que je découvrais cette première démo de MAËLSTROM.
Il est assez déconcertant de remarquer avec quelle dextérité ce jeune groupe franco-suisse a su se façonner un style à la fois brutal et nuancé. MAËLSTROM passe aisément d’une intro claustrophobique (« Whirling dementia ») à une salve death ultra brutal (« Dark concious gleams »)magnifiée par des guitares aux sweepings aussi fluides que prodigieux. S’ensuivent des titres alternant frappe techno-death chirurgicales, passages thrash, dark voire même un tantinet progressifs. L’adjonction occasionnel de quelques nappes de synthé renforce les passages ambiants et plante des décors sombres au calme relatif inquiétant. MAËLSTROM se paye même le luxe d’un petit clin d’œil jazzy du meilleurs effet sur les dernières mesures de « Innermost commotion ».
Niveau voix, le chanteur n’est pas franchement original mais le bougre s’en sort plutôt bien en alternant, voire en doublant, deux types de chants : le bon vieux growl guttural et le croassement, cher au black. Les deux guitaristes sont particulièrement convaincants dans leur rôle respectif : d’un côté un soliste hallucinant au jeu limpide, de l’autre un rythmique avec une main gauche en acier trempé.
Pas de batteur sur cette démo mais la boîte à rythmes a bénéficié d’une excellente programmation. Si la tonalité et l’interprétation de cette dernière sonnent un peu mécanique, l’absence d’un musicien à ce poste ne se fait pas trop ressentir. Bien entendu, j’ai instantanément associé MAËLSTROM aux envolées de guitares et à la boîte à rythmes de Muhammed Suicmez (NECROPHAGIST) mais aussi à CRYPTOPSY pour le côté frénétique et brutal des accélérations.
MAËLSTROM ne veut surtout pas se laisser enfermer dans un registre défini, réducteur et revendique une ouverture d’esprit et d’influences qui associent aussi bien EMPEROR que DYING FETUS en passant par OPETH. Autant vous dire que cela laisse un très large champ d’action à ce jeune groupe.
En attendant la ré-ouverture de leur site, un page provisoire dédiée à MAËLSTROM est disponible.



Rédigé par : Tonton | 4,25/5 | Nb de lectures : 12858