Il y a quelques temps, lorsque Season of Mist avait réalisé sa première campagne de soldes monstres sur la partie VPC de son site, certains s'étaient interrogés sur le pourquoi d'un tel déstockage. Entre mille explications fantaisistes était apparue celle ci : le label à besoin d'argent pour financer la production et la promo du prochain MAYHEM. Le combo norvégien, l'un des derniers groupes mythiques du style après les disparitions successives d'EMPEROR et de IMMORTAL, qui restera sans doute dans l'histoire du metal autant pour sa musique que pour les faits divers qui en ont fait la légende est sans conteste la signature la plus importante du label français. Quatre années après "A grand declaration of war" et dix ans après "De mysteriis dom sathanas". "Whore" qui ouvre l'album donne le ton d'entrée, finies les expérimentations électroniques du précédent opus, retour à un black metal pur et dur où les guitares occupent la place principale. On peut se demander le pourquoi de ce revirement... Echec du "A grand declaration of War" ? Pression des fans ? ou simple envie du groupe de revenir à ses premières amours ? Peut-être un mélange de toutes ces raisons. Toujours est-il que "Chimera" est un album destiné aux amateurs de black metal, plus ici la moindre trace d'électronique. MAYHEM à cependant réussi ici à éviter l’écueil qui consistait à nous sortir un album passéiste, un "De mysteriis dom Sathanas II", "Chimera" sonne résolument moderne et s'inscrit bien dans le troisième millénaire et non dans les années 1990. Pour preuve, la production, assez semblable à celle du précédent opus, froide, sèche et efficace, avec un travail impressionnant au niveau de la section rythmique notamment de la batterie menée ici par un Hellhammer en grande forme. La basse n'est pas en reste, il suffit d'écouter "Dark night of the soul" ou "Impious devious leper lord" pour s'en rendre compte. Après plusieurs écoutes de cet album on se rend compte que MAYHEM reste à un niveau largement supérieur à la plupart de ces concurrents mais il y a dans cet album quelque chose qui me gène, voire même plusieurs éléments qui en s'accumulant font de cette galette une relative déception pour moi. Tout d'abord l'ambiance générale qui se dégage de l'ensemble. Elle est certes glaciale mais je la trouve trop aseptisée pour que puisse s'en dégager un quelconque malaise, ce qui est quand même, à mon sens, le but principal d'un album de MAYHEM. Les morceaux ensuite sont certes ciselés au millimètre, il suffit d'entendre les premières secondes de "Whore", titre qui ouvre l'album pour en percevoir toute l'étendue mais il manque à chaque fois un je ne sais quoi, grain de folie qui ferait passer cet album de l'efficace au génial. De plus je trouve l'alternance de titres rapides et de titres lents vraiment trop convenue, "Dark night of the soul" et "My death" les titres lents ne trouvant vraiment pas du tout grâce à mes yeux. La qualité des riffs est selon moi assez inégale, la plupart des titres étant inférieur à "You must fall" qui est selon moi, le sommet de cet album. Bref, une production énorme, véritable mètre étalon mais qui n'arrive pas à cacher les insuffisances de la composition et la persistante sensation de rester sur ma faim qui s'empare de moi après chaque écoute de cet album. Il y avait de quoi faire un bon maxi à la "Wolf's lair abyss" mais pas un bon album. J'attendais beaucoup mieux de MAYHEM.




Rédigé par : Sheb | 13/20 | Nb de lectures : 13593