Avec ce deuxième album Masterplan se devait de confirmer tout le bien que l’on pensait de lui suite à son premier effort plus que prometteur. Signalons d’entrée de jeu que ce groupe « d’ex » devrait avec cet album s’affirmer en tant que groupe à part entière et que les stickers ex-Helloween et ex-Ark n’ont plus lieu d’être. Masterplan a trouvé sa voie et continue sur la lancée du disque précédent avec un heavy classieux et inspiré.
Même si le style de Masterplan ne peut pas être assimilé au speed métal qui à fait la renommée des gratteux Roland Grapow et Uli Kusch, on retrouve au détour de quelques riffs des mélodies au goût de citrouille très prononcé « wounds » mais cela ne se ressent que sur les passages les plus speed et sur quelques solos. Pour leur part les synthés sont très discrets sur l’ensemble du disque et se manifestent essentiellement lors des intros ou des breaks en restant toutefois confinés dans leur rôle d’accompagnement. De toutes façons, ce qui saute aux oreilles dès les premières notes de l’album est la voix magnifique de Jorn Lande, un chanteur comme en fait plus, capable de vous faire dresser les poils de plaisir. Ce n’est pas pour rien que le gaillard a souvent été comparé à Coverdale ou Hugues. Sa voix fait merveille sur les compositions de Masterplan d’autant plus qu’un soin tout particulier a été apporté aux mélodies et aux refrains sur lesquels le monsieur nous montre l’étendue de son talent en modulant son chant avec une aisance remarquable. Nul doute qu’avec un autre chanteur les morceaux auraient eu moins de saveur.
Compositeurs qui ont fait leurs preuves et chanteur hors norme, ce n’est donc pas innocent si l’on retrouve en début d’album une sorte de tiercé gagnant avec trois morceaux immédiatement accrocheurs : le légèrement speed « Crimson rider » suivi de « Back for my life » sorti en ep en novembre et de l’entêtant « wounds ». Ces trois morceaux possèdent le même potentiel mélodique que le titre « Enlight me » qui illuminait l’album précédent. Le groupe a décidé de frapper fort d’entrée de jeu et il y réussit. La suite et peut être moins immédiatement accrocheuse mais tout aussi percutante, comme le faussement calme « I’m not afraid » avec sa structure alambiquée et son refrain taillé pour la scène ou encore le plombé « dark from the dying » qui, comme son nom l’indique, est plus sombre que les autres titres mais diablement ensorcelant. Le groupe varie les plaisirs en proposant des rythmes plus ou moins soutenus, passant d’un hard rock péchu à la production très actuelle à la ballade obligatoire « after this war » et à des titres plus métal sur la fin « falling sparrow » voire même speed « Black in the burn » avec solo de guitar hero en prime. J’avoue préférer les titres plus calmes, Masterplan révélant à mon sens tout son talent sur les compositions mid tempo, mais une fois de plus les refrains sur ces deux morceaux font mouche et il est impossible de résister. Petite précision, le promo propose des versions écourtées de quelques secondes des morceaux. Je ne sais pas ce qu’ils ont enlevé, tout semble pourtant bien complet, le résultat final doit donc être encore meilleur et sortira en édition digibook limitée avec un titre bonus.
Masterplan offre un très bon album qui devrait ravir ceux qui lui ont fait confiance. Ces derniers sont relativement nombreux puisque le groupe est le vainqueur de l’european border breakers award 2004 (le nouveau venu sur la scène qui vend le plus d’exemplaires de sa première réalisation hors de ses frontières). L’aspect studio est parfaitement maîtrisé, il ne manque plus qu’a travailler l’aspect live. Espérons que des problèmes d’égo ne viendront pas mettre un frein à l’ascension de ce groupe talentueux.


Rédigé par : Dark Tranquilou | 17/20 | Nb de lectures : 11750