Le nom ne vous évoque pas grand-chose et pour cause, MASTABAH est un groupe plutôt récent qui nous propose ici son premier mini album sept titres. Une carte de visite d’une bonne vingtaine de minutes pour les moins percutantes pendant lesquelles les membres de MASTABAH n’ont visiblement pas d’autres buts que d’annihiler nos capacités auditives.

A bien y regarder, ce ne sont pas vraiment de jeunes jouvenceaux qui se cachent derrière ce death metal supersonique. En faisant quelques recherches on découvre que le chanteur est Chudy, un ex-TRAUMA (celui-là même qui s’époumonait sur « Imperfect like a God » et « DetermiNation ») et que trois autres ont eu la malchance de faire partie de DARK LEGION, une horrible formation polonaise dont Loufi nous avait compté les lacunes dans un article cuisant. Fort heureusement pour eux, de l’eau a coulé sous les ponts et MASTHABAH est un groupe suffisamment convaincant pour qu’on ne les mette pas une nouvelle fois au pilori.

Si vous aimez le death metal des concours de vitesse mâtiné d’influences US mais incontestablement polonais dans l’âme, MASTABAH est taillé pour vous car ce « Purity » tabasse sans discontinuer de la première à la dernière seconde. La vitesse de blast quasi-permanents déployés ici est telle qu’on doute très rapidement qu’elle soit l’œuvre d’un quelconque bipède et on imagine sans peine que c’est à grand renfort de trigg que le batteur a pu enregistrer ses rythmiques plus proches de la sulfateuse que du roulement lambda.

Du côté des guitares MASTABAH fait également dans l’ultra incisif adjoint d’une bonne dose de technicité. Et si le matraquage de la rythmique ne fait presque jamais de pose, les guitares comme le chant d’outre-tombe arrivent à nous planter des passages plus posés, plus majestueux qui apportent un certain charme aux compositions. Certains plans sont surtout intéressants pour cette forme d’autonomie qui semble animer chacun des instruments avec une batterie proche de la surchauffe, un guitariste à la main gauche bionique et un second qui plante des lignes plus aériennes laissant filtrer quelques mélodies ou des solos disjonctés.
L’ensemble fonctionne plutôt bien et renferme même une certaine originalité qui n’était pas le fort du terriblement brouillon DARK LEGION.

MASTABAH a trouvé la recette de la boîte à gifle, en use et en abuse même un peu si l’on considère que chacun des sept titres présents sur ce mini a un air de famille plus que prononcé avec les autres. Pourtant, le death metal à Mach 3 de « Purity » procure son effet et le sentiment que l’on ressent après s’être envoyé la chose est proche de cet hébétement interrogatif commun à tous ceux qui ont survécu à un bombardement ou une quelconque catastrophe naturelle « C’est fini ? ». Oui c’est fini pour cette fois mais le répit accordé à nos systèmes auditifs ne sera que de courte durée puisque le groupe a déjà trouvé deux labels pour perpétrer son bourrinage intensif et technique.

Mais les actes valant davantage que les paroles, cliquez sur le lien ci-dessous et jugez par vous-même de la virulence du mitraillage. Z’allez m’en dire des nouvelles (ou avoir la migraine).


Rédigé par : Tonton | 7,5/10 | Nb de lectures : 10263