Infection Massive. Epidémie brutale et contagieuse. Les populations concernées peuvent craindre pour leur intégrité, tant la force de l’attaque est annihilante.

Depuis "The Age of Recreation", la pandémie a gagné du terrain. Le mode de propagation est désormais mieux maîtrisé, plus mature, et encore plus violent. Les agents bactériologiques grecs ne connaissent pas la crise, leurs armes se sont considérablement affûtées pour rendre tout vaccin ou toute lutte inefficace.
Et l’infection Brutale va sans aucun doute contaminer toute la population de metalleux, tant le résultat est impressionnant.

Fort d’une expérience certaine, les chimistes grecs ont concocté un virus vicieusement efficace. Vicieux, oui ; car d’apparence classique dans sa forme comme dans son contenu. Mais redoutablement puissant.

Les bactéries DEEDS OF FLESH et SEVERE TORTURE ont fusionné avec un savoir-faire PYAEMIA personnel, pour muter en un virus débordant d’efficacité. Entre la virulence des rythmes violents, la pertinence des riffs efficaces, et la profondeur des growls caverneux, ce nouveau fléau va n(v)ous anéantir.
La grande force de "For I Am Genocide" est son humilité : sans surjouer de sa force, sans prétention ni surenchère technologique inutile, MASS INFECTION avance et détruit en toute simplicité. Car seule la finalité intéresse notre quatuor de chimiste : envoûter pour détruire.

Tout s’articule autour de cette évidence, dont découle une logique implacable : le Brutal death des grecs est uniquement porté par le souhait de nous faire périr par leur diabolique efficacité.
Et cette logique s’affirme comme une évidence : ils ont réussi.
Leur arme bactériologique, véritable infection massive, ne vous laissera aucune chance.

Sans exubérance, MASS INFECTION est le reflet d’une efficacité infaillible : tous les titres, tous les enchaînements, tous les soli et riffs sont assemblés avec fluidité et logique. Les morceaux sont des vrais morceaux, qui possèdent leur identité, et ne sont pas de simples assemblages de riffs.
Immédiatement accrocheur, mémorable et furieux, "For I Am Genocide" transpire pourtant la simplicité.

Mais c’est aussi dans ces schémas classiques que réside l’immense force de MASS INFECTION : leur brutal Death y est alors tellement évident et immédiat, qu’on ne peut que se focaliser sur les riffs, la violence et les hurlements.
Et c’est là qu’on réalise, une fois l'album assimilé, combien ces attributs sont travaillés et pertinents.

Les riffs et les soli portent "For I Am Genocide" à eux seuls, permettant de rendre chaque morceau hautement addictif et mémorisable. La facette dite technique n’étant ici qu’un ornement utilisé à bon escient et sans exubérance, support de trémolos mélodieux implacables.
Les variations de rythmes sont classiques, mais supportent parfaitement les rebondissements et les fameux soli, apportant le lot de brutalité chère à tout amateur de ce style. La surenchère de blast-beats est paradoxalement parfaitement dosée.
Quant aux hurlements du guitariste, ils sont simplement excellents. Rauques et growlés, mais sans se noyer dans une bouillie porcine. Intelligibles et sans aucune originalité, leur association avec les soli et les variations rythmiques est lumineuse.

Le son est équilibré, légèrement sec, mais puissant ; le son de batterie est particulièrement percutant.
Seul la pochette (signée George "Grin" Prasinis) pique les yeux ; l’univers des pochettes d’albums de brutal Death tourne un peu en rond ces derniers mois, et MASS INFECTION fait les frais d’une pénurie de renouvellement artistique sur le plan graphique.

Mais, pas de quoi non plus dégrader la qualité de cet album.
"For I Am Genocide" subjugue et impressionne par sa facilité, sa violence maîtrisée, son sens de la mélodie, et son incroyable efficacité. 35 minutes de groove et de brutalité, qui se concluent par un dernier morceau énorme, totalement représentatif de la qualité de l’album.

5 années sans album de nos équarrisseurs grecs ; Mais l’attente en valait la peine.
Amateurs de (Brutal) Death : jetez-vous sur "For I Am Genocide" !


   


Rédigé par : ..::Ju::.. | 17/20 | Nb de lectures : 12595