Beaucoup de formations ces derniers temps jouent la carte du old-school à fond en reprenant les idées, les pochettes, les logos, le son et tout ce qui a fait le statut culte de cet âge d'or béni des dieux du metal. MASSACRE n'échappe pas à la règle, pourtant la situation est différente car il ne s'agit de nouveaux venus mais tout simplement du retour d'un quatuor mythique dont l'histoire a pourtant été compliquée.

A l'époque formé en 1984 le groupe a été mis en arrêt le temps pour Rick Rozz, Terry Butler et Bill Andrews de rejoindre Chuck Schuldiner dans DEATH et d'y enregistrer le mythique "Leprosy". Le guitariste ayant été viré par la suite il laissera ses deux autres compères enregistrer son successeur, le mésestimé "Spiritual Healing", avant de ressusciter le quatuor et de sortir en 1992 le cultissime "From Beyond" avec Kam Lee au chant (et dont on trouve le morceau-titre sur la rarissime compilation "Masters of brutality").

Tout démarrait donc sous les meilleurs auspices sauf que la suite allait être totalement différente car amputé de son bassiste et de son batteur le combo allait sortir en 1996 le désastreux "Promise" qui réduisait tous ses espoirs à néant et précipitait un arrêt total de ses activités qui allait durer une dizaine d'années.

Et voilà qu'en 2014 et pour leur retour (sans Kam Lee mais avec Terry Butler) ils nous refont le coup de la mode 90's, déjà rien que le titre de cet opus nous montre qu'il ne faut pas s'attendre à du grand chamboulement musical, tout comme la pochette qui est la version modernisée de l'originale, et enfin avec le son de Rick Rozz et ses riffs simples et simplissimes, ses solos qui ressemblent à un hénissement de cheval et dont on reconnait tout de suite son auteur, tant ils ne ressemblent à aucun autre. Au micro on trouve désormais l'excellent Edwin Webb (ex-DIABOLIC) et aux baguettes Mike Mazzonetto qui n'a aucun mal à faire oublier le monolithique Bill Andrews dont le jeu d'une linéarité lénifiante finissait par lasser même le fan le moins exigeant.

Alors ce MASSACRE "nouvelle" version que vaut-il ? Musicalement il ne faut pas s'attendre à une révolution, tous les indicateurs sont là pour montrer que leur conception du death-metal n'a pas changé d'un iota et on s'en rend vite compte, mais ce qui est surprenant c'est que malgré une production plus moderne et un peu brouillonne (la batterie sonne parfois bizarre avec la charley et les cymbales) on se laisse prendre au jeu, surtout lors de la première moitié du disque, qui sans atteindre le niveau de son glorieux aîné est d'un bon niveau avec "As we wait to die", "Ascension of the deceased", "Darkness Fall", "False revelation" et "Succumb to the rapture". Malgré tout dès la seconde moitié de l'album le soufflé retombe un peu, la faute à des compositions plus bancales et où parfois les riffs et solos tombent d'un coup sans trop que l'on ne comprenne pourquoi, et puis surtout pourquoi faire 13 titres ? C'est beaucoup trop et raccourci de 3-4 morceaux il aurait gagné en homogénéité car la lassitude gagne un peu sur la fin, c'est dommage car le chant d'Edwin Webb est vraiment convaincant car il alterne les growls avec aisance, et du côté de la batterie le jeu est dépouillé mais tout en évitant le côté horripilant de la boîte à rythmes du caniche blond résidant désormais au Japon.

Pour ceux qui prendront l'édition bonus on y trouve une reprise de leur propre répertoire du morceau qui clôturait "From Beyond", à savoir "Corpsegrinder" mais le côté linéaire de la batterie en moins, et une autre de DEATH : "Mutilation", qu'on trouvait sur "Scream Bloody Gore" qui envoie bien sans atteindre la puissance de l'originale néanmoins.

Bref un bon retour malgré tout, mais ça n'est pas avec cet album que le quatuor retrouvera son lustre d'antan et surtout cette sortie risque de passer un peu inaperçue malgré ses qualités, la faute à d'autres disques bien meilleurs en ce début d'année qui lui feront de l'ombre de manière incontestable.

Le clip :




Rédigé par : GabinEastwood | 14,5/20 | Nb de lectures : 13451