Mary Slut ou l’art de mêler des motifs en provenance de styles musicaux différents... Après la sortie du EP « Spiralisation » en 2000, le nouvel album « Regards De La Terre » est encore l’occasion pour le combo toulousain de le montrer. Sept plages (plus une en bonus) caractérisées par des guitares saturées mélancoliques, des breaks et rythmiques métalliques, des arpèges mélodiques au possible, une basse groovy et inspirée, en passant par quelques mesures plus Jazzy ; la preuve est faite qu’aucune limite artistique n’est ici imposée. Bien que des éléments aussi disparates soient associés, il en résulte une homogénéité remarquable. Ce qui étonne à l’écoute de l’album, c’est la fluidité des compositions et l’aspect apaisant de certains titres. Car Mary Slut nous séduit, nous charme et nous emporte loin de toute angoisse grâce à ses ambiances si singulières...
Que dire donc des influences ? Elles sont si nombreuses qu’il serait difficile d’établir une liste exhaustive. Quelques touches Nu-Metal ci et là (que cela ne rebute pas les puristes...), empruntées à Korn et Deftones, (« En Cas De Chute », « Reflet D’Une... »), des rythmes par instants percussifs issus tout droit de la musique du monde, une quatre cordes passant constamment d’un jeu slappé à un style presque trip-hop à la Massive Attack, des guitares Funky, des éléments électroniques particulièrement bien dosés (« De Taille Et Détaillé »), des notes de piano et différentes nappes discrètes renforçant la texture mélodieuse du canevas sonore : la richesse des compositions n’a d’égal que les qualités d’interprétation et d’arrangement de ce quintet. Le chant de Grouillou (aussi aux percussions et aux claviers) sait de plus passer d’un registre musical Pop/Rock à un répertoire plus soutenu (quelques rares braillements de bon ton disséminés ça et là), ce qui permet de définitivement enfoncer le clou de l’originalité et de la personnalité du combo. Cependant, on pourrait presque, par instants, confondre le vocaliste à Stephen Brodsky de Cave In (« Regards De La Terre », « Mouvements Parfaits »), la faute à ces quelques montées lyriques très proches de cet autre mélomane. Mais ce n’est pas un mal, bien au contraire...
Après la lecture de ces quelques lignes, j’ose espérer que l’envie de découvrir cette formation vous habite. Ce serait de plus l’occasion pour vous de soutenir encore une fois une scène française en pleine expansion. D’autant plus que, je l’affirme, Mary Slut est vraiment unique en son genre.


Rédigé par : Deadstar | 15/20 | Nb de lectures : 9786