MARTYR (NDL) - Circle of 8 (Metal Blade/Season of Mist) - 16/12/2011 @ 08h03
On a le temps de faire pas mal de choses en 26 ans, non ? Je dis ça, mais pour le groupe néerlandais Martyr, c'est le temps qu'il s'est écoulé entre la parution de deux de leurs albums : «Darkness at Time's Edge» en 1985 et «Circle of 8» en 2011. Quand même, un quart de siècle, si c'est pas un peu fou de repartir après tant d'années d'inactivités... enfin, passons. Après avoir collaboré avec les labels Megaton (si, si je vous jure) et Metalloid, Martyr se retrouve en 2011 sur la prestigieuse écurie de Metal Blade. Un progrès net de ce point de vue-là, peut-être dû à l'EP que le groupe a publié en 2009 («Fear») qui a pu faire très bonne impression dans les bureaux du label américain au point de bien vouloir donner une seconde vie à un groupe underground (qui aujourd'hui est confondu, -entre autres- avec le groupe canadien portant le même patronyme). Martyr version 2011, se présente à nous comme du heavy metal auréolé d'un peu de thrash et un chouilla de speed. A l'écoute de ce «Circle of 8» (joli jeu de mot en passant), que pouvons-nous dire ? Eh bien cet album d'une heure respire l'expérience, la maturité des musiciens, mais ne dégage clairement pas suffisamment de moments forts. Pour être franc, il est tout juste moyen. Bien au-delà du jugement, 'originalité minimale, etc.', c'est davantage le sentiment que les morceaux défilent, et arrivé à un stade, on se dit, oui c'est pas trop mal, mais y a bien mieux.

D'abord, la production si elle est somme toute correcte, semble manquer d'unité par instants, surtout pour la batterie qui sonne quelques fois en décalage avec le reste des instruments, un peu comme si on écoutait deux choses en même temps. Autre point encore plus important qui me pose problème : le chant. Je ne demande pas à monsieur Rop van Haren (et pas Halen) de chanter comme un dieu, mais quand 80% du temps, ses vocalises consistent à insister sur la majorité des syllabes, et ainsi prolonger un maximum les notes (assez hautes de préférence), ça finit par gonfler. Son chant manque à l'évidence de punch, de puissance, même si Martyr n'est pas le groupe de heavy le plus couillu. C'est même assez régulièrement qu'on l'entend 'geindre' un peu à la manière d'un Rob Lowe (Candlemass), sans atteindre le charisme et la classe de Robert. Si il nous venait quand même de faire abstraction de cette voix moyenne, la constitution musicale s'évalue aussi comme étant d'un niveau passable. L'aspect très classique et traditionnel du groupe mis de côté, on s'aperçoit que l'ensemble sonne souvent mou, les breaks instrumentaux (bien souvent placés au même endroit, soit au milieu du titre) sont bons simplement pour rallonger le titre, ils n'apportent en l'occurrence strictement rien, quand ils ne font pas de la peine (à force de toujours projeter un passage bien lourd pour marquer la différence dans un morceau, ça finit par tourner à la dérision). Les soli sont eux des plus inintéressants, proches du néant musical. C'est pire qu'être quelconques, ils ne servent à rien (quand il y en a) et semblent avoir été ajoutés à l'emporte-pièce. En fait, la plupart des titres sont des pétards mouillés, avec peut-être un riff par-ci, par-là pas trop mal. Et ne cherchez pas non plus des refrains marquants, y en a pas.

«Circle of 8» n'est pas un naufrage total, heureusement certains titres sortent (un peu) du lot : sans conteste, LE titre de l'album, c'est ce «Art of Desception» aux riffs qui vous font tourner la tête et qui déploie une énergie communicative ; si l'album avait été de l’acabit de ce titre, c'était la branlée assurée. «Afterlife» est pas trop mal fichu, ses plans de guitares me faisant penser à du Testament, mais en contrepartie, le batteur donne l'impression de ne pas se donner à fond, comme si il en gardait sous le coude. Au rayon également des titres sympa mais très classiques, je rangerais la doublette «The Uninvited» et «Insensible Scream», gonflée d'un bel entrain qui nous évite de tomber dans une léthargie totale. Le reste de cet opus, on n'en retient à peu près... rien : titre éponyme aussitôt écouté, aussitôt oublié, un «All Warriors Blood» qui semblait intéressant au départ, mais ne se traduit finalement que par lourdeur et ennui, ou encore ce «Locked» faussement massif qui lasse du long de ses 6 minutes monotones. D'ailleurs, quand on se prend juste derrière ça, la version 2011 du hit «Speed of Samurai», les différences sont flagrantes, ce dernier cité possédant à peu près tout ce que n'a pas le reste de l'album : une réelle énergie, des riffs accrocheurs, une batterie qui galope et j'en passe et des meilleures...

Martyr fait donc en définitive un retour assez foireux, très certainement un peu tardif. Il n'est même pas question d'un groupe resté 25 ans en arrière, car si la production avait été vintage, mais le contenu intéressant, la note aurait été revue à la hausse. «Circle of 8» est tout juste moyen et possède trop peu d'arguments pour lui donner plus.



http://www.martyronline.nl/ - 138 visite(s)


Rédigé par : gardian666 | 10/20 | Nb de lectures : 12629




Auteur
Commentaire
Aucun commentaire

Ajouter un commentaire

Pseudo :
Enregistrement Connexion






Niveau de modération : Commentaires non modérés par l'administration du site

Ce commentaire est soumis à la lecture et à l'approbation des modérateurs. S'il ne suit pas les règles suivantes : Pas de pub, pas de lien web, pas d'annonces de concerts, il ne sera pas retenu. Plus d'infos

Proposez News | VS Story | F.A.Q. | Contact | Signaler un Bug | VS Recrute | Mentions Légales | VS-webzine.com

eXTReMe Tracker