MARILYN MANSON - Born Vilain (Pias) - 08/06/2012 @ 08h27
A chaque nouvelle sortie du Révérend, je vais méthodiquement écouter, incorrigible galopin que je suis. Si Manson est parfois victime de son image, on peut quand même dire sans trop se tromper qu'il n'a pas sorti quelque chose de vraiment bien... depuis assez longtemps.
De toute sa discographie, il n'y a guère que « High End Of Lowe » que je n'ai vraiment pas aimé du tout. Le reste, à défaut de me mettre en transe comme avec « Antichrist... » est parfois courageux (« Eat Me, Drink Me »), parfois pas trop mal ( « The Golden Age of Grotesque »).
La question qu'il faut se poser avant d'aborder ce « Born Vilain » c'est qu'est-ce que vous attendez de Marilyn Manson en 2012 ?
Si vous attendez un nouvel « Antichrist Superstar », c'est même pas la peine de continuer. Si vous espérez une évolution nouvelle, ne vous fatiguez pas non plus . Ici, le Révérend revient jouer sur son ancien terrain de chasse, essayant de rattraper « l'insaisissable » qui avait transcendé sa voix et son art pour le propulser au firmament des rock stars à la fin du siècle dernier.
Avec ses 14 morceaux, sa production impeccable et sa pochette percutante, « Born Vilain » essaye de ne rien laisser au hasard. En revenant vers Baudelaire et ses «Fleurs du mal », Shakespeare et « Macbeth » Manson décide de venir puiser dans un univers qu'il connaît par cœur et maîtrise depuis toujours. Alimenté par ces œuvres intemporelles, le Révérend peut donc composer avec son vieux compère Twiggy des riffs musclés agrémentés de ces quelques pincées de mécaniques industrielles.
Car ce que le hurleur semble vouloir dire c'est « On va se baser sur ce que l'on sait faire de mieux en essayant d'en sortir le meilleur ».
Et des bons morceaux, il y en a quelques-uns qui se dégagent comme « Murderers are getting prettiers every day » ou « Overneath the past of misery ». Malheureusement, face à une longueur d'album trop importante, ces derniers n'ont pas les épaules pour tenir la baraque de façon solide. On trouve en effet trop de passages inutiles voire ennuyeux, des redites et des moments où Marilyn patauge dans la boue semblant se battre avec un fantôme qui a, de toute façon, foutu le camp depuis belle lurette.
Il ne faut cependant pas nier qu'avec « Born Vilain », on sent le gonze appliqué et peut-être très attentif à ce qui se passe aux alentours de lui. En gros, l'aspect Gros Branleur qu'on lui connaît parfois (sa prestation au Hellfest était une catastrophe sans nom) ne se sent pas trop... et est même carrément absente. Marilyn se bat, crée de la musique intéressante mais peine à éviter les facilités de compositions où il se raccroche aux branches qui sont à sa portée.
L'artiste semble tout de même tout au long de l'album animé d'une belle envie de donner le change. En résulte donc un album agréable à écouter, plein de bonnes intentions et de passages plus laborieux. Plus intéressant que ce qu'il apparaît au premier abord, on retrouve même des passages à vous faire froid dans le dos, comme sur « Children of Cain » qui n'est pas sans rappeler la sublime « Man that you fear » sur « Antichrist... ». Bien sûr, on ne retrouve pas la force créatrice des débuts du Révérend mais l'effort est suffisamment important pour qu'on en souligne la performance et pour qu'on écoute tranquillement ce sympathique album... qui annonce peut-être un renouveau pour Marilyn Manson. Toujours avec l'œil dans le retro et en se raccrochant à une époque révolue. Le temps est définitivement une brute épaisse.
Chronique sévère à mon gout.
Bien sur, le rôle du chroniqueur est de décortiquer les morceaux et de juger l’évolution de l'artiste, son renouvellement ou sa stagnation, c'est normal. Mais le simple auditeur que je suis ne se pose pas ces questions.
J'avais lâché l'affaire Manson après le chef d’œuvre 'Hollywood'. Mais cet album m'a enchanté. Personnellement, à aucun moment je n'ai senti de lassitude. Il n'y a pas un seul morceau à jeter. Bref, j'adore.
Floyderz Membre enregistré
Posté le: 08/06/2012 à 09h21 - (102437)
C'est dingue...je n'ai jamais aimé Manson, même en 96, même Antichrist, je sais pas, y'a un truc qui passe pas. C'est dommage, je m'en veux presque mais ce mec m'insupporte.
Raoul IP:78.230.73.86 Invité
Posté le: 08/06/2012 à 09h47 - (102439)
Pour moi c'est simple, Manson a sorti des albums fantastiques quand c'était Trent Reznor aux manettes. Alchimie parfaite entre les deux artistes mais l'un des deux ne retrouve plus l'excellence seul alors que l'autre oui.
Je pense que Reznor est le plus grand responsable de la qualité des débuts de Manson. Sans lui, c'est devenu fade... mais je donnerai sa chance à cet album.
bn IP:212.243.142.30 Invité
Posté le: 08/06/2012 à 10h26 - (102444)
Je l'ai vu la semaine dernière et franchement c'etait bien mieux qu'au Hellfest où il m'avait dégouté et décidé à lacher l'affaire.
Il arretait pas de dire qu'il avait arreté la drogue et l'alcool, peut etre que ça va l'aider à re-créer des choses intéressantes...
Destroyer Membre enregistré
Posté le: 08/06/2012 à 11h56 - (102448)
Ouep, chronique sévère je trouve !
Ses deux albums précédents sont des bouses mais celui là remonte agréablement le niveau et passe comme une lettre à la poste !
Et comme dit Pascal (pratiquement) rien à jeter !
@ Raoul : ouais enfin, Reznor était que sur les deux premiers hen, Mechanical Aniamls et Holly Wood ont été faits sans lui et c'est pourtant deux des meilleurs Manson (avec Antichrist)
Destroyer Membre enregistré
Posté le: 08/06/2012 à 11h59 - (102449)
@ Palamach : et + 1 pour Children of Cain qui rappelle vraiment la "bonne époque"
Raoul IP:78.230.73.86 Invité
Posté le: 08/06/2012 à 12h36 - (102451)
@Destroyer : c'est vrai pour Hollywood mais je vois ça comme l'inertie d'Antichrist qui reste le chef-d’œuvre et l'album le plus indus.
Manson s'est énormément enrichi musicalement de cette rencontre mais on dirait que plus le temps avance et plus il se perd.
Du moins jusqu'à cet album car vos commentaires semblent indiquer une rupture :)
alex666i Membre enregistré
Posté le: 08/06/2012 à 12h47 - (102452)
un bon albmu de manson.. ni plus ni moins...
dances of death IP:81.244.73.77 Invité
Posté le: 08/06/2012 à 13h38 - (102454)
Un peu comme Floyderz... j'ai jamais réussi à accrocher à ce qu'il fait. Depuis le début, je trouve le personnage à la limite du supportable (ou de l'insupportable, c'est selon).
Sebathan Membre enregistré
Posté le: 08/06/2012 à 13h56 - (102457)
j'avais pas trop accroché à la premiere ecoute ! Jvais lui laisser une second chance!!
Vlad Tepes Membre enregistré
Posté le: 08/06/2012 à 14h41 - (102458)
Sans être un album culte, je le trouve assez bon, moi qui n'ai jamais aimé "Antichrist superstar" justement.
Par contre, il y a une grossière erreur sur le nom de l'opus puis il y a 2 L, c'est donc "Born villain". Merci!!
Ennemie pas loggué IP:81.252.135.249 Invité
Posté le: 08/06/2012 à 14h43 - (102459)
Très bon album, surtout "Children of Cain" on n'est pas loin de Mechanical...
Bonne kro Pam, mais contrairement aux autres, je ne te trouve pas assez severe.
MM touche vraiment le fond avec cet album. Les compos n'ont aucun cachet et essayent de surfer sur l'ambiance d'un Eat Me, Drink Me, qui du reste etait bon, mais sans s'en approcher. Je trouve toutes ses tentatives a cote de la plaque, les compos fadasses, riffs facile et une quasi absence d'ambiance.
J'aime plus que tout cet artiste, mais la, c'est l'un des plus mauvais albums que j'ai ecoute cette annee.
Destroyer Membre enregistré
Posté le: 08/06/2012 à 18h21 - (102462)
Alors non, n'importe quoi Bras Cassé ! Eat Me Drink me était une purge sans nom, avec des compos pop et acidulés gerbantes !
Là ça a quand même plus de pêche, y'a une ambiance, de la recherche, de la noirceur...
La noirceur de cet album, je l'a trouve... ensoleillee. J'avais adore Eat Me, Drink Me, et celui ci m'insupporte.
Haha, comme quoi, c'est que le bonhomme ne laisse (toujours) pas indifferent.
Ennemi pas loggué IP:81.252.135.249 Invité
Posté le: 08/06/2012 à 19h37 - (102464)
Pas d'accord avec toi Bras cassé... Et Destroyer, Eat me n'était pas non plus une purge sans nom, non, la purge sans nom est The High low machin. J'lai ressortit récemment pour me le repasser en comparaison, bordel : vide, quoi. Naze. Il tente une approche un peu The Field Of The Nephilim mais il faut dire qu'il s'est clairement bien raté.
Non réellement, ce dernier opus est vraiment plaisant, Born Villain possede quelques titres (dont la reprise de la fin ) vraiment surprenants. Rares sont les artistes de sa renommée qui s'en tirent encore tant bien que mal et je trouve que c'est le cas!
Super Canard IP:83.204.34.83 Invité
Posté le: 10/06/2012 à 09h08 - (102476)
12/20, ça me parait encore trop. Ça fait trois albums qu'il n'y est plus Manson. Je me suis forcé, je l'ai écouté plusieurs fois ce "Born Villain" (car merde, ce gars il a quand même fait Antichrist et Mechanical) mais à chaque fois, les titres s’enchaînent mais aucun ne retient mon attention. Triste.
GzU Membre enregistré
Posté le: 12/06/2012 à 10h37 - (102496)
Acheté pour voir ça fait 2 albums que j'ai lâché totalement (même pas écouté une seule fois) !
Me suis arrêté au génial Holywood en gros ! Que je trouve aussi bon que les 2 d'avant celui-ci mais différent !
Et bien après une seule écoute je dirais que c'est un album très très moyen, donc infiniment mieux que l'album d'après Holywood que j'ai revendu aussi sec !
Mais PUTAIN quoi, où son les guitares les mélodies de tueur, la musique dense/riche ! Putain : toujours la même ligne de chant sur le même rythme de batterie avec 3 notes rythmique de gratte et du clavier qui sonne comme sous Mecanical Animal d'après moi, d'où une sonorité global qui rend bien ! Mais putain ça manque grave de vraies chansons comme il en gavé ces 3 premiers albums !
je réécouterai quand même !
un gay IP:88.171.74.231 Invité
Posté le: 12/06/2012 à 18h40 - (102504)
Nous les gays ont aiment, se faire enculer en écoutant Marilyn c'es bon.
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De toute sa discographie, il n'y a guère que « High End Of Lowe » que je n'ai vraiment pas aimé du tout. Le reste, à défaut de me mettre en transe comme avec « Antichrist... » est parfois courageux (« Eat Me, Drink Me »), parfois pas trop mal ( « The Golden Age of Grotesque »).
La question qu'il faut se poser avant d'aborder ce « Born Vilain » c'est qu'est-ce que vous attendez de Marilyn Manson en 2012 ?
Si vous attendez un nouvel « Antichrist Superstar », c'est même pas la peine de continuer. Si vous espérez une évolution nouvelle, ne vous fatiguez pas non plus . Ici, le Révérend revient jouer sur son ancien terrain de chasse, essayant de rattraper « l'insaisissable » qui avait transcendé sa voix et son art pour le propulser au firmament des rock stars à la fin du siècle dernier.
Avec ses 14 morceaux, sa production impeccable et sa pochette percutante, « Born Vilain » essaye de ne rien laisser au hasard. En revenant vers Baudelaire et ses «Fleurs du mal », Shakespeare et « Macbeth » Manson décide de venir puiser dans un univers qu'il connaît par cœur et maîtrise depuis toujours. Alimenté par ces œuvres intemporelles, le Révérend peut donc composer avec son vieux compère Twiggy des riffs musclés agrémentés de ces quelques pincées de mécaniques industrielles.
Car ce que le hurleur semble vouloir dire c'est « On va se baser sur ce que l'on sait faire de mieux en essayant d'en sortir le meilleur ».
Et des bons morceaux, il y en a quelques-uns qui se dégagent comme « Murderers are getting prettiers every day » ou « Overneath the past of misery ». Malheureusement, face à une longueur d'album trop importante, ces derniers n'ont pas les épaules pour tenir la baraque de façon solide. On trouve en effet trop de passages inutiles voire ennuyeux, des redites et des moments où Marilyn patauge dans la boue semblant se battre avec un fantôme qui a, de toute façon, foutu le camp depuis belle lurette.
Il ne faut cependant pas nier qu'avec « Born Vilain », on sent le gonze appliqué et peut-être très attentif à ce qui se passe aux alentours de lui. En gros, l'aspect Gros Branleur qu'on lui connaît parfois (sa prestation au Hellfest était une catastrophe sans nom) ne se sent pas trop... et est même carrément absente. Marilyn se bat, crée de la musique intéressante mais peine à éviter les facilités de compositions où il se raccroche aux branches qui sont à sa portée.
L'artiste semble tout de même tout au long de l'album animé d'une belle envie de donner le change. En résulte donc un album agréable à écouter, plein de bonnes intentions et de passages plus laborieux. Plus intéressant que ce qu'il apparaît au premier abord, on retrouve même des passages à vous faire froid dans le dos, comme sur « Children of Cain » qui n'est pas sans rappeler la sublime « Man that you fear » sur « Antichrist... ». Bien sûr, on ne retrouve pas la force créatrice des débuts du Révérend mais l'effort est suffisamment important pour qu'on en souligne la performance et pour qu'on écoute tranquillement ce sympathique album... qui annonce peut-être un renouveau pour Marilyn Manson. Toujours avec l'œil dans le retro et en se raccrochant à une époque révolue. Le temps est définitivement une brute épaisse.
Rédigé par : Pamalach | 12/20 | Nb de lectures : 14947