L’Ecosse est un pays qui est plus connu pour son malt, ses kilts et ses joueurs de cornemuse que pour ses groupes de métal extrême. Pourtant, les Highlanders, descendants des terribles Pictes ne sont pas connus pour leur tendresse et c’est avec curiosité (plus que dans l’optique d’écrire le guide vert du métal) que j’ai glissé « Human Condition » dans mon mange-disque car vous l’avez compris, avant cette chronique, j’ignorais tout de MAN MUST DIE. Manque de professionnalisme d’autant plus grave que le groupe a déjà sorti un premier album « … Start Killing » produit par J-F Dagenais.

Après moult écoutes, mes opinions sont partagées : MAN MUST DIE fait partie de ces groupes qui mélangent les influences et à qui il est difficile d’attribuer une étiquette, ce qui d’ordinaire est plutôt une bonne chose. Un bref passage sur leur myspace m’avait donné à penser que MMD pratiquait un Brutal Death moderne et quelque peu dissonant qui me rappelait EMETH, mais les premières secondes de « Human Condition » m’ont plongé dans la perplexité : riff mélodique voire mélancolique, enchevêtrement de guitares... On dirait du Heavy nourri au haggis épicé, un Death-Thrash à la suédoise ayant quelques relents d’UNANIMATED (vous pouvez remplacer cette mention par l’un des trillions de groupes qui ont sévi dans cette veine).
Bon, la vérité se cache, comme bien souvent, à la croisée des chemins. MMD pratique effectivement une musique extrême et « moderne » amalgamant des composants du Brutal Death technique, de Power Thrash (ça existe ??) du Death-Thrash mélodique et bien d’autres encore (écoutez l’intro de « 1000 Promises of Pain » à l’arpège très METALLICA).
Le résultat est réussi. Chaque ingrédient trouve sa place et toutes les parties s’emboîtent à la perfection. Le travail de « songwriting » est en cela magistral, Alan McFarland réussit la prouesse de rendre cohérents des riffs d’influences très diverses, d’y ajouter de nombreuses finesses techniques, de l’émotion (si si!) et surtout de l’énergie. Il est presque impossible de ne pas taper du pied, hocher la tête voire ruer dans une botte de foin à l’écoute du disque. Pourtant, dès la première lecture, l’auditeur prend ses repères et l’on a rapidement l’impression de connaître l’album. Pour moi, c’est même LE point négatif du groupe. La faute aux riffs mélodiques que j’ai l’impression d’avoir déjà entendu 100 fois dans les années 90 peut-être (ou à mon goût pour les casse-têtes sonores)? C’est en tous les cas la seule raison qui fera sortir ce disque de ma platine. Enfin, ça et le son un peu trop synthétique à mon goût. La modernité du style va de pair avec une aseptisation de la production où tout sonne trop propre, trop lisse. Affaire de goût vous dis-je…


Rédigé par : La Myxine | 14/20 | Nb de lectures : 10600