Un des groupes de Metal qui a le plus cartonné ces dix dernières années est sans conteste RHAPSODY. Le groupe italien a toujours revendiqué sa filiation à MANOWAR. Eh bien figurez-vous qu'après avoir inspiré RHAPSODY, voici que MANOWAR s'inspire de RHAPSODY... le monde à l'envers quoi... Un signe qui ne trompe pas, Joey DeMaio a "emprunté" Christopher Lee pour le rôle de narrateur. Les passages narratifs, ce n'est pas nouveau chez MANOWAR, remember Orson Welles. Mais ici, MANOWAR a décidé d'aller encore plus loin et de remplir le CD de passages narratifs, d'interludes symphoniques ou assimilés... bref, de montrer à RHAPSODY que MANOWAR pouvait être encore plus grandiloquent.
En effet, quand on met le CD dans la platine, il faut attendre plus de neuf minutes (les morceaux "Overture to the hymn of the immortal warriors" et "The ascension") avant que n'arrivent batterie, basse, guitare et chant. Ca fait une sacrée intro ! Puis déboule à 100 à l'heure "King of kings", titre que nous connaissions déjà (tout comme "The ascension") grâce au MCD "The sons of Odin" (où il figurait en version live). "Army of the dead, part I" est encore une sorte d'intro sur laquelle Eric Adams nous montre qu'il sait bien chanter (ça on le savait déjà). Viennent ensuite deux titres bien directs et dans le pur style MANOWAR : le rapide "Sleipnir" et le plus mid-tempo mais entêtant "Loki God of fire" (ma chanson préférée de l'album). "Blood brothers" fait retomber la pression : c'est une ballade plus que moyenne, qui n'atteint pas les sommets d'un "Master of the wind" ou d'un "Heart of steel". C'est reparti (enfin, c'est vite dit) ensuite avec "Overture to Odin", un titre instrumental symphonique, et "The blood of Odin", un passage narratif. Ces deux morceaux servent d'intro (près de huit minutes en tout quand même !) à "Sons of Odin", titre que l'on a connaît déjà (présent sur le MCD "The sons of Odin") et qui est un bon hymne MANOWAR. "Glory majesty unity" est une petite fumisterie, car c'est pratiquement un copier/coller de "The warrior's prayer" ! "Gods of war", on connaît aussi ce titre qui était présent sur "The sons of Odin", est très wagnerien et est encore une fois un bon morceau de MANOWAR. "Army of the dead, part II" est une sorte de prolongement de "The crown and the ring". "Odin" est une chanson Heavy, très classique, pas très convaincante. On termine avec un "Hymn of the immortal warrior" au titre assez trompeur car n'étant pas trop un hymne, mais une sorte de ballade/outro mélangeant passages narratifs, symphoniques, choeurs, chant parfait d'Eric Adams, solo de guitare sympa... bref, un bon condensé de l'album. Et comme MANOWAR reste MANOWAR, on ne pouvait pas conclure le CD (il dure près d'1 h 20 !) sans un bonus-track estampillé MANOWAR pur jus bien "clichesque", "Die for Metal" (avec son riff à la LED ZEPPELIN), qui devrait ravir les fans et provoquer la risée chez les autres.
Très difficile de se faire une opinion sur "Gods of war". Il est très long, mais quand on retire tous les passages symphoniques et narratifs (passées les 2/3 premières écoutes, on a tendance à les zapper), les titres qu'on connaissait déjà (ceux du MCD "The sons of Odin"), la resucée de "The warrior's prayer" ("Glory majesty unity"), la ballade dispensable "Blood brothers" ou le moyen "Odin", il ne reste plus grand chose, malgré la durée du CD ! Entre "Warriors of the world" et "Gods of war", on a quand même patienté cinq ans ! Ca fait un peu foutage de gueule quand même ! De plus, on pourrait se dire : "c'est un concept album, alors je vais faire le vide autour de moi, mettre la chaîne à fond et me plonger dans le livret pour m'immerger dans l'univers MANOWAR"... malheureusement, l'intérieur du livret est écrit en runes ! Alors, ils sont gentils nos warriors, ils nous filent l'alphabet pour décrypter tout ça, mais désolé, je n'ai pas envie de passer des heures à déchiffrer chaque page... De plus, on pourra douter de la pertinence de cette overdose de passages (inutiles ?) symphoniques/narratifs... les fans diront que c'est un concept album épique et que c'est pour l'ambiance, je répliquerai que sur "The triumph of steel", on avait "Achilles, agony and ecstasy in height parts", très épique aussi et sans ces "artifices".
Bref, cet album va encore plus diviser au sujet de MANOWAR avec d'un côté, ceux qui aiment bien d'une manière générale le groupe et qui ne vont guère apprécier cet album estampillé RHAPSODY ; de l'autre, les true Metal fans, qui vont saluer l'audace de leurs héros, le côté grandiloquent et épique de leur musique... Quant à savoir si les fans de Hollywood Metal vont accrocher à ce "Gods of war", c'est une autre histoire... ceux qui se moquent du groupe depuis des années, je n'en parle même pas ! Personnellement, je ne sais trop quoi penser. J'aime bien tous ces passages symphoniques/narratifs, mais des fois ils me gonflent un peu (c'est suivant l'humeur du moment). Les "vrais" morceaux me plaisent bien (à part "Odin" et "Blood brothers"), mais au final, je me dis que "Gods of war" est inférieur à "Kings of Metal", "The triumph of steel"... Je ne me hasarderai donc pas à mettre une note et je vous laisse le faire via les commentaires (comment ça je me défile ?).


Rédigé par : Shaka | Note : MANOWAR meets RHAPSODY/ | Nb de lectures : 13801