Golden Core poursuit son joli travail de ré-édition des œuvres de Manilla Road. C'est « Open the Gates » leur 4ème album qui est à l'honneur en 2015, pile 30 ans après sa parution. Ce disque est en quelque sorte la pièce centrale de la sainte trinité qu'il constitue avec « Crystal Logic » et « The Deluge ».

Manilla Road y affirme son style entre heavy metal cru aux relents hard rock, et heavy épique (voire progressif) d'excellente facture. A cette époque, Mark Shelton mène parfaitement sa barque avec cette voix rugueuse et nasillarde, aussi spéciale que reconnaissable entre mille. Malgré le remastering, on sent toute l'authenticité dégagée par ce disque, cette production old school et organique, ses rythmiques agressives où les arrangements se font très discrets et des riffs 'raw' qui dynamisent à merveille le tout (« Weavers of the Web », le tonitruant « Heavy metal to the World »).

D'un remuant et mémorable « Metalström », Manilla Road nous emmène sur le très solide et couillu morceau-titre, grande référence du combo aujourd'hui, avant de servir une première pièce à tendance épique, la bien nommée « Astronomica ». Avec le trio de Wichita, c'est aussi des soli roots, pas toujours très beaux (c'est pas le but recherché) mais qui collent tellement bien aux morceaux, de par leur exécution et leur placement. Un peu plus loin, « The Ninth Wave », bien qu'il n'explose jamais, est une œuvre fournie comme pas 2, rehaussée par une utilisation accrue des toms de la batterie (grosse liberté à ce niveau là) et des solis qui n'en finissent plus de s'enchaîner. Moment solennel dans une atmosphère légèrement pesante et grave avec un 'Shark' possédé par ses textes.
« Open the Gates » ce sont aussi bien sûr les classiques « Road of Kings » et « Witches Brew » (contenant un riff délicieux) encore joués de nos jours en live.

Concernant la ré-édition en elle même, elle se présente sous la forme d'un joli digipak avec un livret encore très complet qui présente notamment un visuel inédit originellement prévu pour le disque. Bon c'était pas du même tonneau que l'artwork d'Eric Larnoy mais ça valait le coup d'être inclus pour l'histoire. On y retrouve également encore des notes de Shelton qui explique le début du succès rencontré par le groupe avec la sortie d'« Open the Gates », beaucoup dû au boulot effectué par le label français Black Dragon Records. Sans oublier toutes les paroles, les sources d'inspiration pour les textes, des photos d'époque, etc.

Pour les bonus audio, au nombre de 3, ils sont assez dispensables. D'abord « Touch the Sky » compo' jamais enregistrée professionnellement, ici ressortie dans une version vraiment vraiment démo (captée à l'aide de 2 micros placés au fin fond de la salle de répétitions). Le son est pas terrible, ça dure plus de 10 minutes est c'est avant tout recommandé aux dingues de Manilla Road. Les 2 autres éléments supplémentaires sont des versions live de « Witches Brew » et « Weavers of the Web » prises en 1987 et 2011. Bref, « Open the Gates » vieillit plutôt bien et reste 30 ans plus tard un des musts de la discographie de Manilla Road. Voilà une ré-édition idéale pour qui souhaite découvrir la formation.




Rédigé par : gardian666 | Album culte !/ | Nb de lectures : 8896