Après le coup bien placé derrière la nuque que m'avait assené "Vilosophe" au moment où je m'y attendais le moins, j'étais comme beaucoup, resté sur le cul, en extase devant ce joyau de créativité et d'audace. Le mois et les années ont passé et aucune trace de lassitude n'est venu se mettre entre moi et ce splendide album mais l'envie de lui voir ou plutôt de lui entendre un successeur grandit de jour en jour alors que près de trois années se sont écoulées depuis sa sortie.

En ce froid hiver, les norvégiens se décident enfin à se rappeler à notre bon souvenir par l'entremise d'un EP de 7 titres. Au programme de ce casse-croûte (non je ne parle pas de Prince de Lu), à peine de quoi remplir une dent creuse de fan affamé. Jugez plutôt: deux nouveaux titres, deux reprises et trois remixes. Voilà qui est un peu chiche après un millier de journées d'attente.

On commence par une reprise de SIXTEEN HORSEPOWER, un groupe qui officiait jusqu'à son split l'an dernier dans une musique mélangeant country et folk le tout dans un esprit toujours assez sombre et mélancolique. Je ne connaissais pas ce morceau extrait de "Secret south", leur troisième album sorti en 2000 mais MANES se l'est bien approprié.
La suite est tout de suite beaucoup moins intéressante ou tout du moins beaucoup moins à mon goût. Il s'agit du premier des trois remix de "Terminus a quo/terminus ad quem", intitulé ici "Terminus rmx". On doit ce mix à DJ Don Tomaso qui a vraiment bien transformé le morceau que l'on ne reconnaît plus. Bruitisme, minimalisme, dissonance et scratches au programme de ce remix. Définitivement pas mon truc.
Vient ensuite "The neoflagellata revision", un des deux nouveaux titres du groupe. On reconnaît assez vite le style du groupe, surtout après l'accélération qui intervient dans la seconde minute mais le chant semble diffèrent... il est moins "étrange" qu'il ne l'était sur "Vilosophe"... plus conventionnel, moins androgyne.
"Terminus deconstructus" arrive ensuite et il porte bien son nom. On le doit à Cordell Klier et une fois de plus c'est pas du tout ma came... zappage...
...Pour arriver directement à "Knife & kleenex", le second titre inédit. Un bon titre également, assez accrocheur et qui montre un MANES lorgnant de plus en plus vers l'électro et qui indique très clairement (mais on s'en doutait déjà) qu'il faudra s'attendre à une évolution importante sur les prochains albums du groupe. J'emploie volontairement le pluriel car le groupe travaille actuellement sur deux albums intitulés "Invention - or how the world came to an end and why we did it" et "Be all//End all". Tout un programme...
On continue avec "Title", reprise ou plutôt morceau inspiré par DURAN DURAN. Là aussi le groupe s'est bien approprié le titre, c'est plutôt réussi.
Je passerai sur "Terminus dei profundis", second remix de Cordell Klier, truc noise totalement inécoutable du moins en ce qui me concerne.
Heureusement que deux albums arrivent car ce EP m'a vraiment laissé sur ma faim. Pour ceux qui sont intéressés sachez qu'il est sorti dans une édition digipack limitée à 999 exemplaires.


Rédigé par : Sheb | 06/10 | Nb de lectures : 16086