Malefice nous vient d’Angleterre et Anticulture nous le présente comme « unificateur du son de Slipknot et Chimaira ». Aïe, c’est avec une curiosité teintée d’inquiétude que j’insère le CD dans ma chaîne car la fusion des deux groupes précédemment cités est plutôt surprenante voire inapropriée. Au final, Malefice nous offre un thrashcore, sorte de mélange entre Unearth, Chimaira et Hatesphere, présenté comme le nouveau phénomène british.

J’ai vite fait la comparaison avec les Canadiens de Threat Signals (sans les chants clairs cependant), groupe qui n’a pas déchaîné l’engouement escompté. Avec Malefice, j’ai eu droit au même sentiment, à savoir une impression mitigée d’indifférence teintée de lassitude.

Après une intro, « Risen Through Into Ashes » s’ouvre à l’auditeur et on sait rapidement ce qui va nous attendre. Le thrash moderne des Anglais est convenu et l’ensemble des titres présents sur le CD accroît ce sentiment avant même la fin de l’album.
De plus et ce, au fur et à mesure des écoutes, le sentiment de pompage agace l’auditeur. Unearth, Hatesphere, In Flames… Autant de groupes qui sont largement repris tout au long de ce « Entities ». Certains morceaux sont tellement proches que cela déconcerte (checkez les intros de « Risen Through The Ashes » et de « Into A New Light », il y a de quoi rire). Beaucoup trop de mosh parts parsèment l’album et cassent son rythme. A peu près un quart de l’album est utilisé par celles-ci. Or, nous n’avons pas affaire à un disque de hardcore ou de beatdown (dont l’impact des mosh parts est totalement différent et n’a pas la même finalité) et par conséquent elles n’ont pas à être si nombreuses.

Les riffs employés sont très ressemblants. Il est assez difficiles de faire la différence entre les titres dès les premières écoutes, et l’auditeur a l’impression d’être mené en bateau par le promo élogieux.
Bien entendu ce CD possède quelques qualités. Si les riffs sont communs et le rythme brisé par l’avalanche de mosh parts, l’enchaînement entre les plans est orchestré au millimètre.
On sent les Anglais très à l’aise dans leur compositions que l’on devine rigoureusement travaillées et paufinées. Le jeu de batterie est riche : double, rythme rapide, breaks… Véritable pivot de l’album, la section rythmique en béton armé donne un peu de punch au disque.
Si je devais retenir un titre, ce serait l’excellent « Traitor To All You Know » : intro acoustique somptueuse, lancement avec un riff death, solo agréable, refrain accrocheur grâce à ses mélodies entraînantes. Ce morceau est celui qui se détache le plus des autres compostions, plus personnel et dynamique.

La production est très bonne. Le son des guitares est magnifique (très thrash moderne), la batterie percute bien et la grosse caisse triggée enrichit l’impact des passages rapides. La voix, quant à elle est hurlée et rocailleuse, dans la même veine que les groupes de thrash modernes qui sont légions dans la scène métal mondiale.

Au final, que retient-on de ce « Entities » ? Pas grand-chose pour ma part, la musique est sympathique mais ce genre de thrash moderne teinté de « hardcore » (entre guillemets car il n’y a rien de hardcore dans ce style mais la presse utilise ce terme) commence à se mordre la queue et à péricliter. Je n’affirmerai pas que la musique des Anglais est formatée mais je ne contredirai sûrement pas ceux qui le pensent…


Rédigé par : Vision Of Beuh | 11,5/20 | Nb de lectures : 10296