Hahaha, ils manquent pas d'air chez Metal Blade, je vous jure. Ainsi donc, les membres de Malefice seraient selon le label "les nouveaux héros anglais", qui "délivrent un album de thrash core moderne" destiné aux "fans de Lamb Of God, Pantera et Killswitch Engage". Voyez-vous ça. Soit. Le propos n'est pas ici de faire le procès du service marketing du label, mais avouez que ce genre de punchline a de quoi exaspérer. Surtout lorsque l'on tente de nous faire passer un petit groupe sympa pour un blockbuster en puissance. Ou une vessie pour une lanterne. Car combien de Malefice a-t-on essayé de refourguer aux fans de Pantera depuis le malheureux démantèlement des Texans extraordinaires ? Et surtout, qu'en reste-t-il ? Pour un Lamb Of God - seul réel prétendant au trône charismatique et digne d'intérêt - combien de "groupaillons" de seconde zone nous aurait-on fait gober si, moins cons qu'il n'y paraît, nous n'avions pas tout filtré avec les dents ?

Malefice n'est pas un mauvais ouvrier, loin de là, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit. Les cinq gars de Reading, Royaume-Uni, ont même une vraie niaque qui transforme certains de leurs titres (pourtant pas foncièrement révolutionnaires) en petites grenades thrash qui pètent bien comme il faut ("Abandon Hope", par exemple). Et puis, certes, d'autres fois, c'est le drame, lorsque justement les Anglais s'essayent au morphing avec Killswitch Engage pour pondre un refrain mélodique dégoulinant de sentimentalisme à deux euros quarante. Fort heureusement, la plus grosse part du gâteau goûte davantage le tarmac que la vanille bourbon.
Et puis surtout, Malefice a eu une bien bonne idée : faire produire Dawn Of Reprisal par le tandem Dan Weller/Justin Hill, tous deux membres de feu Sikth, récemment reconvertis en producteurs. Et franchement, on peut le dire sans trop risquer de se tromper, l'efficacité des compos présentées ici doit beaucoup aux doigts de fée de ces metteurs en son. Faisant la part belle à la clarté et à la puissance, le mix de l'album s'avère exemplaire, et pourrait sans nul doute servir de référence à bien des apprentis magiciens des manettes (pour ce genre de musique s'entend, il va de soi).

Alors, au final, quoi retenir ? Quelques bons moments sur un disque manquant de personnalité, mais qui ne mérite pas pour autant d'être mis au ban. Juste un de ces disques secondaires qui sont en phase avec leur époque mais ne la marqueront pas.


Rédigé par : Rahahaaz | 13.5/20 | Nb de lectures : 10288